Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, à la tête d’une délégation composée de ministres, d’experts et d’hommes d’affaires, prend part ce matin à l’ouverture officielle de la 3è édition de la Conférence internationale sur l’Emergence de l’Afrique (CIEA). Cette rencontre biannuelle se tient à Dakar du 17 au 19 janvier au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD), après les deux premières tenues en 2015 puis en 2017 à Abidjan.
C’est aux environs de 17 heures hier que l’avion de commandement transportant la délégation présidentielle s’est posé sur le tarmac de l’aéroport international Léopold Sedar Senghor. Le chef de l’Etat et son épouse ont, à leur descente d’avion, été accueillis par le couple présidentiel du Sénégal et le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne. Après la revue des troupes et l’exécution des hymnes nationaux des deux pays, le président Keïta s’est installé à son hôtel. D’où il se rend ce matin au CICAD pour animer un panel sur les thèmes : «Chefs d’Etat, secteur privé et responsables d’institutions» et «Comment faire émerger des champions nationaux sur le continent africain ?»
L’éclosion de champions nationaux est une thématique qui intéresse particulièrement notre pays, selon le ministre de l’Economie et des Finances. Interrogé sur les enjeux et l’intérêt de cette rencontre pour notre pays, Dr Boubou Cissé dira que la construction de champions nationaux est une stratégie sur laquelle le Mali peut se baser pour accélérer le processus de son émergence, comme le Nigéria l’a fait sous le président Olusegun Obasanjo. Surtout que notre pays a, selon lui, presque fini l’élaboration du Plan Mali émergent à l’horizon 2035.
Cette émergence à laquelle notre pays aspire sera difficile sans une synergie d’action réelle entre les différents pays limitrophes. Qui doivent, à en croire le ministre Cissé, s’accorder sur certaines questions essentielles pour pouvoir réaliser des passages d’échelle beaucoup plus importants, afin accélérer le processus de l’émergence. «D’où la création de la Zone économie spéciale entre le Mali, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso dans les zones de Sikasso, Korogho et Bobodioulasso », a-t-il rappelé à titre illustratif.
Un autre enjeu de cette rencontre est lié aux discussions et partages d’expériences sur des partenariats publics-privés féconds qui pourraient, de l’avis du patron de l’hôtel des finances, jouer un rôle de premier plan dans le processus d’émergence de notre continent. En ce sens qu’elle (l’émergence) doit valoriser les opportunités économiques de nos territoires, pour la réalisation d’une croissance partagée et inclusive. Pour couronner le tout, il importe de procéder à une transformation réelle de la base de notre économie, a ajouté Boubou Cissé.
L’importance de ces sujets justifie la présence du chef de l’Etat à cette rencontre. Et comme lui, plusieurs autres chefs d’Etat et de gouvernement, de présidents d’institutions internationales participent à cette troisième édition de la CIEA. Aussi, plus de 1000 experts de haut niveau sont attendus à cette rencontre organisée conjointement par le gouvernement du Sénégal, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), en partenariat avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD). Le but est d’approfondir la réflexion sur la robustesse de la croissance africaine afin de tirer les meilleures leçons et accélérer la transformation structurelle de nos économies.
Pour ce faire, experts et politiques confronteront leurs visions sur des thèmes comme : « Promotion du secteur privé comme moteur de l’émergence » ; « Développement des champions nationaux et des investissements privés» (présentation d’études de cas)…
Envoyé spécial Cheick M. TRAORÉ
L’Essor