« Les Maliens doivent sentir la loi partout où ils se trouvent. Ils doivent en même temps être protégés avec leurs biens » a interpellé Malick Coulibaly.
Le projet Justice au Mali (USAID-MJP), en étroite collaboration avec le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des sceaux a organisé le mardi dernier, à l’Institut national de formation judiciaire « Maître Demba Diallo », sis à Banamkabougou en commune VI du District de Bamako, la conférence des chefs de parquets du ressort de la Cour d’appel de Bamako élargie aux procureurs généraux près les Cours d’appel de Mopti et Kayes. La conférence avait pour thème « Le ministère public face au défi du délitement et de l’effondrement de l’Autorité publique : Perspectives et responsabilités ». L’ouverture des travaux de cette importante conférence était présidée par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Malick Coulibaly. C’était en présence du Directeur national des Affaires judiciaires et du Sceau (DNAJS), Mohamed Maouloud Najim, de son homologue de l’Institut national de formation judiciaire, Dr Toubaye Koné et du représentant de l’USAID-MJP, Lury Nkouessom, entre autres.
L’organisation de cette conférence à l’intention des magistrats du parquet est à la fois une occasion de rencontrer, mais également d’échanger sur des sujets de préoccupation partagée. C’est également un lieu idéal pour les magistrats du parquet des différents degrés de juridictions, de jeter un œil critique sur leurs pratiques, d’identifier leurs difficultés, de proposer des solutions, de partager les bonnes pratiques, d’harmoniser leurs procédures, de pérenniser la tenue de la conférence du parquet pour s’auto-évaluer périodiquement.
Deux thèmes ont fait l’objet de communication au cours de cette conférence, à savoir : l’effritement de l’autorité, un défi à relever, d’une part et les bonnes pratiques du parquet, d’autre part.
Dans son intervention le Directeur national des Affaires Judiciaires et du Sceau, Mohamed Maouloud Najim, en tant que partenaire clé dans la mise en œuvre et l’application de la politique pénale, s’est réjoui de l’organisation de la présente conférence. Il a aussi offert son accompagnement dans le suivi et la mise en œuvre de toutes les recommandations qui en seront issues.
Pour sa part le représentant du Mali Justice Projet (USAID-MJP), a placé deux observations relatives aux enjeux multiples de la réaction sociale dans un contexte comme le nôtre. La première observation de Lury Nkouessom, consiste à souligner que le délitement et l’effondrement de l’autorité publique pourraient s’expliquer à partir de deux raisons majeures à savoir l’inefficacité de l’action publique, la méfiance et défiance entre les populations et la justice. La seconde observation, selon lui, est liée à l’influence qu’une approche de justice restauratrice à travers la médiation pénale peut impliquer dans la reconquête par le ministère de l’autorité de l’Etat.
Selon le ministre Malick Coulibaly, le parquet est l’âme et la colonne vertébrale de l’Etat. De ce fait, il doit s’élever contre toute atteinte à l’intérêt général, a-t-il estimé. Et d’ajouter que le ministère public n’a pas besoin d’instruction lorsqu’il y a une atteinte aux normes sociales. Lorsque les Institutions de la République sont bafouées au nom d’une liberté quelconque l’action s’impose. ‘’ Vous devriez sévir. Si vous laissez faire, l’Etat est affaibli. Soyez proactifs, tant que vous agirez dans le cadre de la Loi, vous pouvez compter sur la chancellerie’’, a encouragé le ministre Malick Coulibaly. ‘’ Rappelez-vous que le Président de la République, IBK n’a eu cesse de dire : « Nul n’est au-dessus des lois ». C’est là votre viatique. C’est cela votre Vade mecum’’, a-t-il dit.
Il a aussi souligné que les Maliens doivent sentir la loi partout où ils se trouvent. Ils doivent en même temps être protégés avec leurs biens. Se trouvant à la croisée des chemins, selon le ministre Coulibaly, la justice malienne est aujourd’hui attendue par tous, elle doit restaurer l’autorité de l’Etat et consacrer les droits des citoyens.
A.M. Touré
Source: Le 22 Septembre