La CMA est revenue sur sa décision après avoir obtenu des compromis. Dans un communiqué diffusé dans la nuit de lundi à mardi, le Haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’accord pour la paix, Mahamadou Diagouraga, a annoncé que la Coordination des mouvements de l’Azawad s’engageait à se joindre aux travaux de la conférence dès hier mardi, après d’échanges impliquant les intéressés et la médiation internationale.
La CMA qui avait boycotté l’ouverture de la conférence d’entente nationale a finalement rejoint hier mardi les participants aux travaux après avoir obtenu des assurances sur la poursuite des discussions au-delà de la date fixée pour cette réunion.
La CMA, s’engage à prendre part aux travaux de la conférence d’entente nationale à compter de ce mardi, indique un communiqué du Haut représentant du président de la République. Le document précise que si la CMA accepte de revenir sur sa décision, c’est parce qu’après le discours d’ouverture de la conférence d’entente nationale, prononcé par le président Ibrahim Boubacar Keïta, toutes les parties ont noté la prise en charge de leurs préoccupations. Les ex-rebelles se disent satisfaits de ce qu’ils appellent le « nouveau format ».
Selon un membre de la Coordination des mouvements de l’Azawad, il y a eu des entretiens avec la médiation internationale, avec un rôle déterminant de la mission de l’ONU au Mali, la Minusma. Résultats « plusieurs compromis ont été obtenus, la Conférence d’entente nationale qui a commencé le 27 mars n’est que le début du processus. Elle ne s’achèvera pas définitivement le 2 avril, il y a aura une autre respiration, un autre round de discussions ».
Certainement l’intervention de Baba Akhib Haïdara, président de la commission préparatoire y est pour quelque chose. Selon M. Haidara, à la suite d’une entente entre les parties signataires de l’accord, il a été convenu que la conférence n’approuvera pas une Charte définitive. « Les travaux de la réunion seront éventuellement éléments constitutifs d’une Charte qui sera élaborée dans un cadre que les autorités fixeront ».
« Il ne faut pas bâcler la conférence. Il faut prendre le temps nécessaire », a dit un responsable de la CMA cité par l’AFP
D’après lui, le « premier round » des discussions prendra fin le 2 avril, mais les débats se poursuivront sous une nouvelle forme. Aucune indication n’a pu être obtenue sur un éventuel revirement de l’opposition qui outre ses griefs sur le manque de concertation préalable, souhaitait que la conférence débatte de la « gouvernance actuelle » du Mali, qui demeure instable depuis 2012, en proie à des attaques jihadistes et violences intercommunautaires.
Idrissa Sako
Source: lesechos