Le groupe de rap Tata Pound a organisé une conférence de presse, le lundi 31 août dernier, à Missabougou. Il s’agissait pour ces artistes de renom d’annoncer la tenue d’un concert prévu le 21 septembre prochain au palais des Sports de Bamako, à l’occasion de leur vingt ans de carrière.
Créé en 1995 et composé de Dixon, Ramsès et Djo Dama, Tata pound est considéré comme un groupe emblématique du hip hop malien. Il est très engagé dans la défense des » sans voix » de la nation, à travers des chansons dénonciatrices de la mauvaise gouvernance, la corruption ainsi que d’autres grands maux de la société. De sa création à nos jours Tata Pound n’a cessé de se montrer vaillant sur les chantiers d’un Mali uni et prospère.
Disparu de la scène musicale depuis quelques années, le groupe signe un retour triomphal après une longue absence, à travers l’organisation d’un concert, le 21 septembre prochain. Ce, en guise de célébration de ses vingt années de carrière musicale.
Considéré comme le leader du groupe même s’il réfute ce titre, Sidy Soumahoro alias » Ramsès « , a précisé que l’objectif de ce concert est de réunir tous les rappeurs maliens autour d’une même scène. Pour lui, le choix de cette date n’est pas fortuit, car elle coïncide avec l’anniversaire des soixante ans de l’indépendance du Mali qui est un évènement grandiose.
A ses dires, le grand absent de cet événement sera surtout Dixon qui a raccroché le micro à cause de ses convictions religieuses. Toutefois, ses paroles seront présentes dans les vingt morceaux de Tata Pound, qui seront interprétés par vingt artistes maliens. D’où le concept » 20 ans, 20 morceaux et 20 artistes. »
Apres avoir évoqué les objectifs de ce concert, la conférence de presse a été également l’occasion pour les membres du groupe de se prononcer sur la situation du Mali. Ainsi, selon Adama Mamadou Diarra dit » Djo Dama » Tata Pound n’est pas insensible à la crise sociopolitique qui secoue le pays. » Nous sommes toujours fidèles à notre vocation, qui n’est autre que la dénonciation de la mauvaise gouvernance et de la corruption. Cette absence sur les scènes n’est pas une insouciance par rapport à la situation du Mali. Nous étions toujours là, à épier les moindres faits et gestes. Et ce retour sur scène, après de longues années d’absence, où chacun a évolué de son côté, prouve que nous ne cesserons jamais de défendre les couleurs du Mali « .
Il poursuit en adressant un message à la junte et au M5- RFP » certes, cette démission du président de la République peut être une occasion idéale pour le peuple malien de jeter les vraies bases d’un développement. Mais je dirais aux militaires et au mouvement de contestation d’aider les Maliens à promouvoir le changement, car le problème du pays réside au niveau du système et non de la tête uniquement. Depuis l’avènement de la démocratie au Mali jusqu’à ce jour ce sont les mêmes personnes qui dilapident les biens de la République. Pour parler d’un quelconque changement, il faut rayer ces têtes qui ne participent pas à la formation sociale et humaine du Mali ».
Aminata Kébé
Source : l’Indépendant