“Yaoundé 72” n’est pas Yaoundé 2022. Si la première date a la triste histoire de voir les aigles du Mali discipline (Football) perdre en finale de la Coupe d’Afrique des nations, à Yaoundé au Cameroun 1972, 50 ans après, autre discipline, autre réalité, les étudiants Aigles du Mali, ont tracé l’histoire d’une autre manière, et de la plus belle. Le Mali s’est hissé à la 1re place de cette compétition internationale, qui a réuni 14 pays dont la France. A ces 14 Etats participants s’ajoutent le Nigeria et le Cameroun (anglophone) mais en version anglaise.
Le concours international Génies en herbes Ohada, qui était à sa 13e édition, a vécu au travers d’une compétition dure. Le Mali, qui en était à sa 10e participation, a achevé sa plus prolifique présence à ce rendez-vous continental, qui réunit des meilleurs étudiants des pays participants, sur le droit communautaire Ohada. L’équipe malienne a accompli une compétition sans tache.
Sur 14 équipes, dont la France, l’équipe malienne composés d’Assitan Coulibaly, Toumani Sissoko et Mariam Ly, issus de l’Université catholique d’Afrique de l’Ouest (Ucao) et encadrés par Aliou Ousmane à ses côtés la sœur Thérèse Samaké directrice pédagogique de l’Ucao étaient conduits sur le leadership de Mamoutou Tangara, ancien lauréat et coordinateur dudit concours au Mali.
Sous sa conduite, ses poulains ont su par leur talent, leur sagacité d’esprit face aux secrets et méandres du droit Ohada, dominer et convaincre la communauté Ohada, riche de 17 pays membres, dont 8 sont de la zone Uémoa. Une maitrise parfaite de cet instrument intercontinental, a englobé le parcours de l’équipe du Mali.
Aigles étudiants du Mali, un parcours hors du commun
Ils ont été au Cameroun avec un seul leitmotiv : répondre à l’appel de l’excellence et de la persévérance, pour répondre à l’effervescent appel pour tisser la fibre patriotique du “Mali Kura”, appel lancé et engagé par les autorités de la Transition. Le Mali brille et par mille feux. Cela, sur plusieurs fronts d’ailleurs. Tant sur le théâtre des opérations, que sur le théâtre de l’intelligentsia africaine voire au-delà. Le concours international Génies en herbes Ohada, dont le sacre repose pour 365 jours dans le pays de Modibo Keita, en est la parfaite illustration.
S’il faut l’introduire, cette compétition interuniversitaire à la base, met en confrontation les talents et les esprits brillants des étudiants des Etats parties et sympathisants de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada), chaque année. Une initiative des plus réussies en termes d’intégration africaine, mais surtout qui prône et instaure l’émulation en milieu universitaire et promeut l’excellence dans les universités africaines. Interrogeant les incitateurs, ils répondent que ce concours exige deux aspects essentiels pour se démarquer lors de la compétition.
D’abord se doter d’une clairvoyance des normes et règlements communautaires, mais avant cela, répondent toujours les organisateurs de ce concours, s’agissant des secrets pour se faire une chance de le remporter, “il faut se démarquer par une préparation non négociée et aboutie en amont”. C’est ainsi que pour assurer cet exercice, nous nous sommes fait entourer cette année par des anciens lauréats dont Aliou Ousmane, Sékou Sissoko, Abdoulaye Ongoïba, Djénéba Diallo, la liste n’est pas exhaustive.
Ces jeunes qui ont eu la chance de représenter le Mali lors des précédentes éditions ont bien voulu apporter leur touche. Et voici le résultat (Mali, champion).
La préparation, socle d’une victoire
Le secret de toute victoire possible de ce concours, reste une belle préparation. En effet, l’équipe malienne a réussi sa participation lors de ce rendez-vous, en battant le Gabon à la finale, après de rudes confrontations d’abord, avec le Cameroun d’entrée de jeu, ensuite en battant le Burundi, après en surclassant le Burkina Faso, en suite dominer des mains de maitres la Guinée.
Mamoutou Tangara, un engagement abouti !
Cette dynamisme du Mali a été possible grâce à une préparation accomplie, et une coordination à nulle autre pareille menée en amont par la coordination nationale d’organisation du concours Génies en herbe Ohada, conduite par Mamoutou Tangara. “A César ce qui appartient à César”, à cet adage sied bien avec la persévérance unanimement saluée à Yaoundé, du coordinateur national du concours. M. Tangara, a eu les reconnaissances méritées et saluées pour avoir tout cravaché, afin de hisser le Mali à cette belle victoire.
Une reconnaissance méritée. Car le concours n’était pas gagné d’avance. Eu égard aux conditions particulières difficiles pour en arriver là. Malgré tout, la 10e participation du Mali au (CIGHO) a été la bonne. Grâce en partie à la persévérance de la coordination nationale, qui est surtout soutenue par des partenaires de taille dont le Rectorat de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB) du professeur Boureïma Kansaye, de l’Unida de Mme Fatou Seck Diallo, du Cabinet d’avocat Dofini-Consulting de Me Alifa Habib Koné, du Service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France au Mali, du Cenou, TotalEnergie, etc.
Le Mali victorieux avec une équipe et un but, mais
surtout des partenaires qui ont cru !
La participation du Mali à la 13e édition du concours international Génies en herbe Ohada s’est dessinée de fil en aiguille grâce à des partenaires qui ont su mobiliser des conditions minimales possibles pour permettre à l’équipe de participer dignement à la compétition. Des autorités universitaires, à savoir le Rectorat de l’USJPB, l’Unida en passant par l’ambassade de France via le SCAC, et surtout le Cabinet Dofini Consulting et l’Ucao UUBA, de fil en aiguille, cette participation malienne a été possible, crue et soutenue par des accompagnements. Une synergie, soit-elle pas à la hauteur de tous les souhaits, mais qui a permis de réunir des conditions et surtout des accompagnements qui ont été source de motivation et d’engament pour la coordination nationale et l’équipe nationale du Mali, afin d’aboutir à cette victoire historique. Historique de par son symbole une première, et de par son image à savoir en un temps ou le pays entend s’affirmer sur tous les plans de développement. Et il faut le dire clair. Les étudiants maliens, sacrés champions, ont montré la voie à suivre pour dessiner le nouveau Mali, ou du moins, dirait l’autre, les étudiants maliens ont suivi la voie indiquée par les autorités de leurs pays. Cela indique à plusieurs égards, que le Mali nouveau, est en train de s’affirmer tant sur plan de la souveraineté, que de l’affirmation de l’excellence.
Le Mali peut faire mieux
Faut le dire, la participation malienne à cette compétition relève de nombreux sacrifices et travaille dans l’ombre de l’équipe d’organisation de la phase nationale du concours. Du manque de partenaires officiels réguliers, en passant par des difficultés institutionnelles, le Mali peut faire mieux et doit faire mieux. Car, en tant que l’un des pays leaders représentant le droit Ohada ici et dans le monde, notre pays doit assumer une part entière dans la promotion et la vulgarisation de ce droit. Cela demeure indispensable. Et la coordination nationale du concours a été interrogée par nos soins. Son président, Mamoutou Tangara, nous explique des conditions, plus que précaires et difficiles de la participation Mali à ce concours, depuis plusieurs années. “Le coordonnateur revient sur les difficultés historiques et récentes du concours : négligences de certains responsables de la FDPri (qui occasionne le manque de cadre où se tient le concours et les formations des lauréats), l’indisponibilité des chercheurs et professionnels pour revoir avec nous les mémoires, manque de moyens financiers suffisant etc.” Ce n’est pas tout.
Il faut dire que le Mali a été maintes fois approché, pour organiser et accueillir la phase internationale du concours internationale Génies en herbe Ohada. Peut-on dire que cette belle victoire de la 13e édition, peut être rempilée à travers une seconde victoire consécutive, ici même, sur la terre de Soundiata Kéïta, en la faveur de la 14e édition, dont notre pays peut être le mieux fondé à abriter ?
K. THERA
Source : Aujourd’hui-Mali