Sur l’initiative de l’Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise (ADPS), un regroupement politique dirigé par l’ancien Premier ministre Soumana Sako, président du parti Convention nationale pour une Afrique solidaire (CNAS Faso Hèrè), une table ronde globale des ” forces vives patriotiques du Mali ” s’est tenue le samedi 7 février 2015 à la Maison des Aînés.
La rencontre, qui a enregistré la participation de plusieurs formations politiques et des organisations de la société civile, a été sanctionnée par l’adoption d’un « Manifeste de la Nation » dans lequel les participants dénoncent violemment le document de préaccord formulé à Alger avant d’exiger qu’en cas d’accord signé entre le gouvernement et les groupes armés, le document ne pourra être validé que par une consultation référendaire du peuple malien.
L’ouverture de ce forum a été dirigée par l’ancien Premier ministre Soumana Sako, qui avait à ses côtés le président des FARE, l’ex-Premier ministre Modibo Sidibé, le président du PIDS, l’ancien ministre Daba Diawara et d’autres responsables politiques et de la société civile comme Pr Issa N’Diaye. Les partis politiques comme l’URD, le PACP, la CNAS Faso Hèrè, le PIDS, l’US-RDA, etc, des organisations comme l’UNTM, la FENACOF, le SNEC, des chercheurs et enseignants étaient également présents.
Le document de préaccord viole la Constitution
Après l’analyse du document de préaccord issu du dernier round des pourparlers d’Alger, c’est le président du PIDS, Daba Diawara, qui a présenté les positions de son parti sur ces négociations. Il a dénoncé les contradictions et incohérences contenues dans le document, avant de s’insurger contre l’impunité qu’il semble garantir pour les auteurs des crimes commis dans le Nord. L’orateur a également fustigé les » violations de la Constitution » par le fait que certaines dispositions transfèrent au Médiateur des pouvoirs liés à la souveraineté de l’Etat malien.
Et de conclure que le préaccord d’Alger doit être rejeté purement et simplement avant de formuler de nombreuses propositions.
C’est après cela que les participants ont proposé et adopté un » Manifeste de la Nation » qui rejette totalement le document que le gouvernement a rapporté d’Alger. Ce texte, ont expliqué plusieurs intervenants, » hypothèque, en l’état, l’unité nationale, l’indivisibilité du Mali ainsi que le caractère républicain, démocratique, unitaire et laïc de la République « .
Aucune réintégration d’officiers déserteurs
Soumana Sako, Modibo Sidibé, Daba Diawara et les autres soulignent haut et fort leur » exigence que tout projet d’Accord sur le Nord soit soumis à referendum avant toute signature « . Ils affirment, en outre, leur » détermination à faire juger pour parjure et haute trahison toute autorité publique malienne qui signerait ou autoriserait que soit signé, en l’état, le préaccord d’Alger « .Les participants ont, par ailleurs, insisté sur leur opposition à l’installation de toute ligne de partition du Mali sous le couvert de » gel « ou de zone-tampon. Ils condamnent du coup ce qu’ils appellent « les connivences manifestes néfastes et illégales entre la MINUSMA et les groupes armés sécessionnistes « . Avant de rejeter catégoriquement la notion de » neutralité » de la MINUSMA entre l’Etat malien et les groupes armés, » laquelle neutralité est une négation flagrante de la mission officielle de la force onusienne « .
Avant de réclamer que les officiers déserteurs ayant rejoint les rangs des groupes séparatistes ou jihadistes soient traduits devant la justice militaire et déclarés inéligibles pour toute éventuelle réintégration dans les corps civils, militaires ou paramilitaires de l’Etat.
Bruno Djito SEDBEDJI
Source: L’Indépendant