Le Ministre de la justice leur a fait d’abord la restitution de la rencontre entre le Président de la République et les membres élus du CSM.
À cette occasion, il leur a fait comprendre que de son point de vue, le Chef de l’État s’est engagé à améliorer les conditions de vie et de travail des magistrats ; que, de même, le Président de la République a invité les Syndicats à lui faire confiance.
Le Ministre a dit estimer que cela constitue un engagement plus important que même un accord écrit obtenu du Gouvernement.
Également, le Ministre de la justice a saisi l’occasion pour leur proposer de lever sans condition le mot d’ordre de grève sur la base de cet engagement présidentiel.
Enfin, il a insisté sur le fait que l’Exécutif tient aujourd’hui à ce que l’on sorte dans les meilleurs délais de cette crise ; que c’est pour cela qu’il invitait les Syndicats à faire une déclaration unilatérale pour lever le mot d’ordre de grève.
En réponse, les syndicats ont exprimé au Garde des sceaux leur gratitude pour l’initiative de cette rencontre. Ils lui ont, d’entrée de jeu, fait comprendre que, comme le gouvernement, la magistrature tient elle aussi à une sortie de crise tout comme à l’apaisement du climat social.
Mais que cela doit intervenir dans des conditions durables et surtout honorables pour les deux parties.
Les Syndicats ont fait savoir qu’ils acceptent la main tendue du Chef de l’État mais qu’ils voudraient au préalable un certain nombre de mesures d’accompagnement à savoir que :
1- Le Premier ministre rapporte son Décret de réquisition qui porte atteinte à l’indépendance du Pouvoir judiciaire ;
2- Le gouvernement adopte le tableau synoptique à lui proposé par les syndicats suivant les modalités dégagées par le même document relativement à la question sécuritaire ;
3- Le Gouvernement s’engage à adopter la nouvelle grille avec comme plancher 700 et comme plafond 2500 avant fin février 2019 ;
En réaction à ces contre-propositions, le Ministre a estimé que les syndicats ne se doivent pas d’assortir leur acceptation de l’engagement présidentiel de ces conditionnalités.
La délégation syndicale, après avoir exprimé sa disponibilité au dialogue, a pris congé du garde des sceaux sur cette position et a rendu compte aux deux bureaux qui ont décidé, compte tenu de la délicatesse de la question, d’en saisir l’Assemblée Générale qui sera convoquée à cette fin le jeudi 25 octobre 2018 à la Cour d’appel de Bamako à 10 heures 00mn.
Le SAM et le SYLIMA invitent les magistrats du Mali à l’union sacrée, à la sérénité et à la plus grande vigilance. Ils les rassurent que plusieurs démarches sont en cours aussi bien pour consolider l’apaisement amorcé que pour une sortie responsable et honorable de la présente crise.
Le SAM et le SYLIMA rappellent enfin que le mot d’ordre de grève reste maintenu et expriment à toutes et tous leurs sentiments militants !
P/les Bureaux réunis et P/o
Le Secrétaire administratif du SYLIMA
Source: Le Républicain