Le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, Son Excellence Monsieur Abdoulaye DIOP a reçu le 20 novembre 2017 le Chargé d’Affaires de l’Ambassade de Libye à Bamako, Monsieur Zeidane Aly ZEIDANE pour élever une vive protestation sur la situation des migrants originaires d’Afrique subsaharienne en Libye vendus comme esclaves.
Le Ministre DIOP lui a fait part de la profonde indignation et de la condamnation du Président de la République, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA, du Gouvernement et du peuple malien face aux traitements inhumains réservés aux migrants des pays africains en Libye tout en rappelant le caractère intolérable et inacceptable de ces pratiques. Il a indiqué les attentes du gouvernement du Mali notamment, une enquête impartiale pour identifier les auteurs et complices de ces actes répréhensibles ; la création des conditions pour accéder à ces migrants et organiser leur retour dans leurs pays respectifs ; la traduction des auteurs et complices devant les juridictions nationales ou internationales et la prise de mesures de toute nature pour éviter la reproduction de tels actes.
Le Ministre a également informé du rappel de l’Ambassadeur du Mali à Tripoli pour consultation en guise de protestation et pour exiger l’arrêt de cette barbarie. Il a invité le gouvernement de Libye à coopérer avec l’ensemble de la communauté internationale et particulièrement la Commission africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, qui a été chargée par l’UA de diligenter une enquête.
Le Chargé d’affaires Libyen a exprimé la ferme condamnation par le gouvernement libyen de ces pratiques d’un autre âge et son engagement à lutter contre ces actes ignobles et assuré de la coopération de son gouvernement concernant l’enquête conduite par la Commission africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Il en appelle à nouveau l’ensemble de la communauté internationale en vue d’une assistance internationale pour aider l’Etat de Libye à sortir de cette situation chaotique.
Le Ministre a saisi cette occasion pour saluer la déclaration du Secrétaire Général de l’ONU qui a rappelé que ces actes font partie des violations les plus flagrantes des droits de l’homme et peuvent constituer des crimes contre l’humanité. De même, le Ministre a rappelé la déclaration du Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme qui a vivement dénoncé la détérioration des conditions de détention des migrants en Libye, jugeant inhumaine la coopération de l’UE avec ce pays.
Dans ce contexte, le Ministre demande à l’UE de revoir l’accord de coopération, qu’elle a signé avec la Libye sur les migrations, qui impacte négativement les droits fondamentaux des migrants.
Bamako, le 21 novembre 2017