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Commune IV du District de Bamako : mariages et divorces : la rivalité !

De nos jours au Mali, le divorce ou la rupture des liens conjugaux, est un fléau qui prend de plus en plus de lampleur. Le mariage, généralement fondé sur la confiance et le respect mutuel entre les deux conjoints, a tendance à perdre tout son sens dans notre société. Ainsi, aujourd’hui, autant il y a de mariages, autant il y a de divorces. Pour en savoir plus sur les raisons de ce phénomène, notre rédaction a mené une petite enquête  sur les cas de la Commune IV du District de Bamako où le constat dépasse toute imagination.

Durant notre enquête, si les inquiétudes sont vives, les responsabilités sont aussi situées à travers des témoignages pointus. Ainsi en 2018, la commune IV du District de Bamako a enregistré plus de 3.860 mariages civils célébrés dans les centres d’Etat-civil, ainsi qu’à la mairie principale de la commune. La même année, le Tribunal de Grande Instance de la même commune a prononcé 390 divorces.

« Dans la Commune IV du District de Bamako au cours de l’année 2018, c’est-à-dire du 01 janvier au 31 décembre 2018, 3.865 mariages civils ont été célébrés. La même année, le tribunal de ladite commune a prononcé 390 cas de divorce », a précisé Amadou Aya, chargé à la communication à la mairie de la Commune IV du District de Bamako. Selon lui, plus de 1000 divorces ont été prononcés durant les trois dernières années (2016 ; 2017 et 2018). « Le nombre de divorces qui a été enregistré pendant ces trois dernières années s’élève à plus de 1000», a-t-il ajouté.

Une situation inquiétante qui ne laisse pas la mairie de la commune indifférente. C’est en tous cas, ce que nous fait croire Moussa Bakayoko, élu communal et président de la commission des affaires sociales de la mairie. Pour lui, le conseil communal entend mettre en place des mesures permettant de réduire le taux du divorce. « La principale règle doit être la préparation des mariés aux mariages, car nous constatons avec regret que les mariés ne sont pas suffisamment préparés pour une vie de couple. Certes, l’on sent leur désir de se marier, mais beaucoup de couples se basent plus sur les préparatifs matériels et le folklore qui entourent le mariage, c’est-à-dire l’achat de la robe de la mariée, le costume du marié ou encore les animations pendant la journée du mariage tout en oubliant le sens même de la responsabilité qui incombe aux deux mariés. Ce qui fait que cette prise de conscience, chez la femme aussi bien que chez l’homme, doit être primordiale. Malheureusement, ces nouvelles responsabilités qui seront nées à la suite du mariage ne sont pas prises en compte. C’est le constat que nous faisons au niveau de nos mairies »,  a-t-il témoigné.

Des causeries-débats à lendroit des mariés !

Pour réduire le taux de divorce, Moussa Bakayoko suggère que les jeunes femmes mariées soient accompagnées par une marraine ou une vielle dame durant des mois afin d’animer des causeries-débats sur les éventuels problèmes auxquels la vie du couple peut être confronté après le mariage. « Cela doit être valable pour le jeune mari. D’autre part, la communication entre le couple doit être de mise. Car, les jeunes se mettent en couple sans pour autant savoir ce qu’ils ont comme projets en commun, c’est-à-dire avoir par exemple la même perception des choses. Toutefois, l’idéal serait que les couples bénéficient d’un accompagnement permanent, quitte à créer des agences matrimoniales ou des structures spécialisées composées de sociologues, psychologues, communicateurs traditionnels ou de leaders coutumiers pour que,  en cas de problème, les couples prennent contact avec eux pour des conseils. Car, une chose est de lire le code du mariage et l’autre est de comprendre son interprétation », a-t-ajouté.

Pour Mme Ouleymatou Sidibé, âgée d’environ soixante dix ans et domiciliée à Hamdallaye, le nombre élevé de divorces est dû au fait que les mariages d’aujourd’hui sont basés sur l’apparence et non sur la personnalité des mariés. La vieille dame a tenu à préciser qu’auparavant, l’on ne se mariait pas comme ça, c’est-à-dire les mariés ne se voyaient pas au bout de la rue pour décider de s’épouser. « Dans le temps, le mariage se faisait entre deux familles, deux clans, deux communautés…, mais jamais entre deux individus (homme et femme) », a-t-elle déclaré.

Le mensonge, comme cause du divorce !

À en croire les différents témoignages, l’origine de ces divorces massifs viendraient aussi de la non préparation des jeunes filles à jouer suffisamment leurs rôles de femme au foyer. Pour Bibata Cissé, jeune femme mariée, le taux élevé du divorce proviendrait du mensonge. Elle précise également que les hommes, notamment les jeunes passent la plupart de leur temps à mentir aux femmes qu’ils souhaitent épouser : « Et ces femmes, comme tout individu aspirant avoir du bonheur, ne découvrent la réalité des choses qu’après le mariage. Donc, elles s’en iront forcément comme elles sont venues. »

De l’avis de Mamadou Diarra, chef de famille à Hamdallaye, ces nombreux divorces seraient dus à des situations de maltraitance, des injures graves, brefs à des violences basées sur le genre que les conjoints se font subir. « Il s’agit principalement des coups et blessures, d’adultères, mais aussi et surtout de manque de communication au sein du couple ; tout cela crée des malentendus. Voilà,  entre autres, les causes de nombreux divorces, de façon générale », a-t-il conclu.

Fatoumata Dicko Diako, stagiaire

Source: Ziré-Hebdo

 

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