Le village de Faraba, Commune du Mandé, cercle de Kati, est entré dans l’histoire de la lutte contre les mutilations génitales au Mali. Ainsi, dans le cadre de la commémoration du 6 février, Journée internationale de lutte contre les Mutilations Génitales Féminines/excision, les autorités coutumières de ce village ont déclaré officiellement abandonner les pratiques de MGF/E dans leurs localités et avec des témoignages clés.
Situé à quelques kilomètres de la capitale, le village de Faraba, commune du Mandé, cercle de Kati, a été choisi pour accueillir à l’initiative de la COFESFA (Coopérative des femmes pour l’éducation, la santé familiale et l’assainissement) en partenariat avec le MPFEF, la cérémonie commémorative de la Journée internationale « Tolérance zéro » aux Mutilations Génitales Féminines/excision.
Suite aux engagements et des efforts consentis par l’ONG COFESFA et ses partenaires dans la sensibilisation sur les conséquences des Mutilations Génitales Féminines/Excision dans les communes de Safo, Dialakorodji et Mandé à travers des actions de renforcement de capacité, de sensibilisation, la lutte contre la pratique de l’excision a connu des avancés remarquables.
Cependant le village de Faraba, à travers le chef de village, N’goyi Diakité, a déclaré officiellement lors de cette journée commémorative abandonner les pratiques de l’excision dans le village sous une peine de sanction de 10 noix de cola plus une somme de 10.000F CFA.
« Compte tenu des conséquences de l’excision sur les femmes et les filles, nous, village de Faraba, avons signé la convention d’abandon des pratiques de l’excision dans notre village. Plus jamais cette pratique ici à Faraba. Celui qui enfreint à cette convention sera amendé à payer 10 noix de cola et une somme de 10.000FCFA pour le village », a déclaré le chef de village.
Niagalé Kanté, ex-exciseuse, a juré d’abandonner pour toujours l’excision, même si elle a hérité cette pratique de ses parents et qui constituait son gagne-pain, et cela grâce aux campagnes de sensibilisation et de communication de la COFESFA.
« C’est grâce aux campagnes de sensibilisation et de communication de la COFESFA que j’ai décidé d’abandonner l’excision. Mais avant, j’étais attaché à la pratique dont j’ai hérité de mes parents et aussi je gagnais ma vie dans cette pratique. C’est conscient des conséquences de l’excision sur la santé de la reproduction que j’ai abandonné la pratique. J’ai été, une fois même, convoqué après avoir excisé une jeune fille qui a été victime d’hémorragie. Maintenant avec l’aide de la COFESFA, j’ai sensibilisé les autres femmes ainsi que le reste de la population pour l’abandon total de l’excision », a témoigné Niagalé Kanté, forgeronne de son état.
selon la présidente de la COFESFA, Mme Konaté Aminata Diarra, présente à cette cérémonie, a indiqué qu’en plus de Faraba, plusieurs communes du Mandé ont signé également la convention d’abandon des pratiques de l’excision dont les villages de Dalakana, Mamaribougou, Krina-Somonosso.
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