Le retour de la sécurité au centre passe par une union sacrée de toutes les communautés. C’est ce que Dana Amassagou n’a pas compris. En effet la milice dogon est en passe d’abandonner son rôle régalien qui est de secourir les citoyens en proie aux attaques terroristes pour opposer deux communautés dogon. Depuis plusieurs semaines des combattants de la milice viennent empêcher la population du village de Berdossou de cultiver la terre.
Le jeudi 18 juin 2020 pendant que des paysans de Berdossou s’apprêtaient à cultiver leurs champs les chasseurs de Dana Amassagou sont venus en procédant à des tirs avec la complicité de certains villages environnants. Ce qui a entrainé une riposte des cultivateurs bilan deux morts. Le lendemain vendredi 19 juin 2020, ils sont revenus en grand nombre avec à leur tête le chef d’Etat-major de Dana Amassagou Youssouf Toloba. Toloba a promis de faire baisser la tension à travers une médiation. Il a invité le chef de village de Berdossou appelé communément Hogon. Ce dernier est parti avec un de ses proches. Après avoir injurié les deux personnalités du village, il a ligoté le compagnon du Hogon. Le Hogon a pu regagner Berdossou. Une seconde fois Toloba a invité le Hogon qui est reparti avec un autre proche. Toloba au lieu de faire baisser le curseur de la tension a reproduit le même scénario en ligotant le deuxième compagnon du Hogon avec des insultes à l’appui. Pire Toloba a mobilisé ses combattants pour une descente punitive dans le village. Les jeunes de Berdossou ont sonné le tocsin de la mobilisation. Suite à une riposte vigoureuse, les jeunes du village organisés en milice ont pu repousser « Dana ». Au cours des échanges de tirs, un habitant de Berdossou a trouvé la mort. Les ressortissants de Berdossou interpellent les autorités pour mettre fin aux agissements de Dana Amassagou qui a tendance à se tromper de cible. Pour prendre à témoin l’opinion nationale et internationale, une lettre a été déposée au niveau du ministère de la Sécurité et une autre au niveau de la MINUSMA, au niveau de Dana Amassagou et au niveau du ministère de la Défense et des anciens combattants. Faut-il le rappeler du mois de février au mois d’avril le village a été victime d’un blocus faisant trois morts. La première victime répondant au nom de Djibril Tolo a été abattu de sang-froid, les deux autres ont été victimes de maladies et sont décédés faute d’évacuation. Le hic ce que « Dana », a empêché une équipe de vaccination de rentrer dans le village.
Badou S. Koba
Source: Le Carréfour