La Céni a annoncé les tout derniers résultats définitifs des élections communales du 4 février dernier : trois communes manquantes à Macenta ainsi que les communes urbaines de Kouroussa et Pita notamment. Le taux de participation général s’élève à 53,72% et le taux de bulletins nuls à 7,01 %. La longue série des 342 résultats s’achève donc après avoir été distribuée au compte-goutte pendant plus de deux semaines. Mais pour l’opposition le combat n’est pas terminé, bien au contraire.
La quasi totalité de ses recours ayant été rejetés, l’opposition dénonce une justice « partiale ». Elle a décidé d’assigner la Céni devant le tribunal de première instance de Dixinn. En cause : un cas emblématique, selon elle, des dysfonctionnements de la justice.
Au centre des débats : Mafara, petite commune du Fouta, théâtre d’un contentieux plutôt singulier. Une sous-section du RPG, le parti au pouvoir, saisit le juge qui rend sa décision, sans toutefois renverser la majorité, qui reste en faveur de l’UFDG, principal parti d’opposition.
La Céni « proclame » alors les résultats. Mais quelques jours plus tard, coup de théâtre : le juge « rend » une nouvelle une décision, rectificative. Cette fois, l’équilibre bascule en faveur du RPG !
« Trop tard » selon l’opposition. Mais la Céni fait une nouvelle proclamation : il y a donc deux résultats officiels différents pour Mafara.
« Impossible ! », s’insurge l’opposition, qui réclame le rétablissement de la première, celle qui lui est favorable. « On nous accuse à tort », rétorque la défense. La Céni n’a fait que « suivre la décision du juge ».
Pour l’opposition, ce cas est « emblématique » car il montre les « dysfonctionnements » du processus électoral ainsi que la « partialité » des juges. « S’il le faut, nous irons jusqu’à la Cour suprême pour faire annuler le scrutin », menacent-ils.
Dans le cas de Mafara, on connaîtra mardi 27 février la décision du juge.
RFI