L’Allemande Ursula von der Leyen a été élue à la tête de la Commission européenne mardi 16 juillet, avec une très courte majorité. Ses débuts s’annoncent difficiles.Ce score loin des 444 bulletins qu’elle aurait dû avoir, correspondant aux voix du total des conservateurs, des socio-démocrates et des centristes libéraux qui lui avaient apporté expressément leur soutien.
Une légitimité à consolider
Pour les populistes au Parlement, cette candidate mal élueest le signe de l’affaiblissement d’une Europe qu’ils dénoncent, marquant le début de turbulences dont ils espèrent émerger encore plus fort.
La gauche de la gauche y voit une rébellion démocratique, celle d’un Parlement européen en ébullition. Le point d’accord : avec une légitimité aussi fragile, la tâche immédiate d’Ursula von der Leyen de composer la Commission européenne s’annonce ardue.
Il va s’avérer compliqué pour elle de faire acte d’autorité désormais. La question se pose : que faire avec les populistes ? Les Italiens ont prévenu qu’ils voulaient pour la Ligue un portefeuille et des attributions d’envergure par exemple à la concurrence, rapporte notre envoyée spéciale à Strasbourg, Anissa el Jabri.
Travailler « de façon constructive »
Ursula von der Leyen doit maintenant établir ses priorités pour les cinq ans à venir. Elle a déjà donné des pistes le 16 juillet sur l’engagement écologique, la réforme de l’Union européenne et l’accroissement des pouvoirs du Parlement ou une Europe plus sociale.
Avant ces perspectives à long terme, Ursula von der Leyen va d’abord devoir passer l’été à composer son équipe, le collège des commissaires que les vingt-sept autres pays vont devoir lui proposer et qui devront eux aussi passer sous les fourches caudines d’une audition et d’un vote au Parlement européen, explique notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet.
La nouvelle présidente a reconnu en creux, à peine le résultat connu, que ses débuts s’annoncent difficiles en appelant les eurodéputés à travailler ensemble « de façon constructive ».
RFI