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Commerce international : LES ACTEURS MALIENS S’INITIENT AUX MNT

Les mesures non tarifaires représentent des obstacles mal connus des exportateurs maliens et peuvent être une source de mauvaises surprises

Abdel Karim Konate ministre commerce biographie cv

La littérature économique met souvent en évidence la corrélation entre la croissance économique d’un pays et ses performances en matière de commerce extérieur. Il arrive très souvent que les exportations par le volume qu’elles atteignent jouent un rôle décisif dans le dynamisme d’une économie. Pour un pays comme Mali qui dispose un marché intérieur des plus réduits, promouvoir les exportations relève de la nécessité absolue. Surtout lorsqu’on nourrit l’ambition d’assurer l’expansion des entreprises locales et la promotion de l’emploi.
Ces ambitions ne peuvent être satisfaites à travers la seule politique commerciale de substitution à l’importation qui cherche à satisfaire la demande domestique en remplaçant progressivement des produits importés par la production locale. Alors comment mettre tous les atouts de notre côté pour pénétrer les marchés internationaux ? Quelle stratégie gagnante faut-il adopter pour cette entreprise ? Quels sont les principaux produits maliens exportés qui pourraient réussir une meilleure percée sur les marchés internationaux et à quelles conditions ? Quels sont les obstacles non tarifaires auxquels sont confrontés les produits maliens à l’entrée des marchés des pays importateurs ?
Autant de questions auxquelles le Centre international du commerce (CCI) et le département du Commerce et de l’Industrie tenteront de répondre à travers l’enquête sur les obstacles non tarifaires pour le Mali lancée hier à l’hôtel Salam. La cérémonie de lancement officiel était présidée par le Secrétaire général du département, Sidi Mohamed Ichrach et l’administratrice principale du projet Mesures non tarifaires (MNT) du Centre International du Commerce, Poonam Mohun.
Comme souligné plus haut, la promotion des exportations constitue un plus dans l’exploitation des opportunités que recèle notre pays. Parvenir à le faire représenterait une somme considérable d’avantages notamment la captation par notre pays de la dynamique des marchés mondiaux, une bonne allocation des ressources et l’élimination des distorsions de prix. Le bond en termes de performances serait à tous égards bénéfique pour notre économie. Mais pour réussir ces performances, il faut parfaitement intégrer les règles du jeu en matière de commerce international. Et prêter une grande attention à l’obstacle que représentent les mesures non tarifaires.
L’ÉVENTAIL DES EXIGENCES. En principe, celles-ci sont destinées à réguler les importations d’un pays. Par exemple, en matière de produits agro-alimentaires, ces mesures se traduisent le plus souvent par des normes techniques, sanitaires ou de qualité comme les appellations d’origine contrôlée, mais aussi par la mention d’OGM. En général, l’impact de ces mesures sur les exportations des pays en développement est peu connu. Pourtant, les obstacles non tarifaires sont amenés à peser de plus en plus dans les activités de commerce. En effet, les mesures tarifaires, comme les droits de douane, sont régulièrement abaissées par des accords multilatéraux ou régionaux. Pour réguler leurs importations, les pays misent donc de plus en plus sur les normes de qualité ou les quotas.
Aux yeux de l’expert du CCI, Poonam Mohun, les mesures non tarifaires (MNT) représentent pour un pays comme le Mali un obstacle pour l’augmentation de ses parts dans le commerce international. Car nos entreprises souhaitant accéder à des marchés étrangers doivent se conformer à un large éventail d’exigences qui intègre des règlements techniques, des exigences en matière de conformité ainsi que les procédures douanières.
« Ces mesures varient selon les produits et les pays et peuvent évoluer rapidement. Cependant, dans les pays en développement comme le Mali, le secteur privé ne dispose bien souvent pas d’informations, d’infrastructures, ni d’appui technique nécessaires pour répondre aux exigences complexes et démontrer leur conformité avec les mesures non tarifaires. Grâce à son programme MNT, le Centre international du commerce vise à améliorer la transparence et à aider les pays à mieux comprendre les obstacles non tarifaires auxquels fait face un secteur privé, comme celui du Mali », a indiqué l’expert. L’enquête qui va être présentée à Bamako analyse l’impact des MNT pour les exportateurs des pays en développement les moins avancés, sans littoral ou insulaires. A cet égard, elle intéressera surtout les entreprises exportatrices. Au cours des débats, la parole sera donc donnée en priorité aux exportateurs et importateurs eux-mêmes, mais aussi aux structures d’appui ainsi qu’aux services techniques des départements ministériels.
Le Secrétaire général du département du Commerce et de l’Industrie expliquera que les mesures non tarifaires constituent un des moyens utilisés par beaucoup de pays, surtout les plus développés, pour protéger leurs marchés contre les importations en provenance, le plus souvent de pays en développement en invoquant la non-conformité desdits produits aux normes en matière de sécurité alimentaire, végétale et animale. « Pour nos pays, les conséquences de ces mesures de protection se traduisent par une diminution sensible des exportations. Cela nous appellent à une prise de conscience sur cette problématique qui hypothèque sérieusement l’accès de nos pays aux marchés des pays développés. C’est pourquoi, les efforts de partenariat entre l’Etat, la société civile, le secteur privé et les partenaires au développement dont les appuis sont multiformes, méritent d’être privilégies et soutenus en vue de minimiser les efforts négatifs de ses mesures sur nos exportations », a-t-il insisté.
Sidi Mohamed Ichrach précisera que c’est dans cette optique que le département du Commerce et de l’Industrie a sollicité l’assistance du Centre international du commerce pour mener la présente enquête afin d’identifier les obstacles auxquels sont soumis nos produits sur les marchés internationaux. Tout en exprimant toute la gratitude du gouvernement à ce partenaire stratégique qui assure un soutien multiforme au secteur commercial de notre pays, le Secrétaire général exhortera les entreprises, les importateurs et exportateurs à participer activement aux échanges afin d’identifier correctement tous les obstacle qu’ils rencontrent dans leurs opérations commerciales.
D. DJIRÉ

source : L Essir

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