A l’occasion de la commémoration des évènements du 26 mars 91, le président de la transition s’est exprimé en rendant hommage aux personnes qui ont payé de leur vie en ce jour. Si les maliens étaient sortis pour demander la démocratie et mettre fin à la dictature, il faut dire que cette démocratie a de sérieux problèmes de nos jours.
« C’est un devoir pour moi en ce jour, le vendredi 26 Mars 2021, qui marque le 30ème anniversaire du début de l’ère démocratique dans notre pays, de rendre hommage à tous ceux qui ont payé de leur vie, pour qu’aujourd’hui soit », a laissé entendre le président. Il faut dire que cette démocratie n’a jamais été une réalité. Il a été mis en place un faux système électoral pour semer la corruption ou la délinquance financière. Tout a été mis à sac en matières de valeurs humaines et le pays a sombré dans l’insécurité pour faute de mauvaise gouvernance.
« Chacune et chacun, nous nous devons de commémorer à sa juste valeur et nous montrer digne du sacrifice ultime de tous ceux et de toutes celles qui nous ont quittés en mars 1991, nos martyrs », a dit le président Bah N’daw. Pour honorer la mémoire des disparus, il est important de mettre le pays sur les rails. Ceux qui sont morts ne le sont pas pour plaire à des gens, ils voulaient la liberté du pays, ils voulaient que la souffrance prenne fin. Aujourd’hui, les maliens continuent de souffrir.
« Au-delà de la célébration classique de la journée, c’est l’occasion pour nous de faire le bilan, une rétrospection de soi, une projection pour un Mali meilleur. », peut-on lire de l’annonce du président. Quel est ce bilan ? Disons clairement les choses, le bilan n’est pas satisfaisant. Après que Bah N’daw ait été choisi, il devait se pencher sur ce pourquoi les maliens ont été tués les 10, 11 et 12 juillet 2020. La justice devait être faite, mais hélas !
« Un Mali meilleur qui prospérera dans un Etat de droit dont les principes fondamentaux consolident la Démocratie. Une démocratie chèrement payée certes, mais une démocratie dont il faut user à bon escient, une démocratie constructive.
Nous avons des valeurs ancestrales, qui ont magnifié et qui continuent de magnifier notre chère Patrie, à nous de valoriser davantage ces valeurs à travers notre comportement de tous les jours », poursuit-il. Un Etat de droit avec des principes qui consolident la démocratie passe par la rigueur dans la justice. Cette rigueur demandée par le président de la transition ne serait pas à l’ordre du jour. Lorsque nous prenons le cas de Sanogo, il y a de l’impunité au nom d’une loi d’entente nationale. Les juges doivent protéger la justice et non protéger des lois qui nuisent à l’image de la justice pour protéger des particuliers.
« Ce qui est acquis doit le rester et ce qui ne l’est pas doit l’être si cela est dans l’intérêt de notre pays. C’est pourquoi j’en appelle à l’Union sacrée autour de l’essentiel, la recherche de la Paix et de la Stabilité, et autour de nos Forces de Défense et de Sécurité, nos FAMAs, qui se battent vaillamment au quotidien, dans un contexte difficile », a poursuivi le Pr de la transition. Il n’y aura pas d’union sacrée tant que la corruption, l’injustice et l’insécurité sévissent dans le pays. Presque chaque semaine nous perdons des jeunes militaires sur le front. Une guerre qui a affaibli la gouvernance qui demande du courage.
« Un contexte d’autant plus difficile avec la recrudescence malheureuse des cas positifs de COVID-19 dans notre pays. Je ne cesserai de le rappeler à toutes les occasions, il est impératif de respecter scrupuleusement les mesures barrières pour contrer cette pandémie.
Je ne saurais terminer mon propos sans rendre une nouvelle fois hommage à l’ensemble de nos soldats de la Démocratie que nous honorons en ce jour », a conclu Bah N’daw. Un discours est un discours. Les enjeux sont nombreux dans le pays. Il est temps de sortir du conformisme politique pour défendre les intérêts du pays. Je souhaite du courage aux autorités de la transition, car l’espoir suscité a donné naissance à la déception.
Yacouba Dao
Source: Malijet