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Comités de pilotage du projet CEDEAO/UE sur les armes légères : LE BILAN, TROIS ANS APRÈS

En dépit des avancées importantes obtenues dans la mise en œuvre du projet, en complémentarité avec d’autres initiatives mises en œuvre par le PNUD dans la région, les défis restent énormes, a estimé le secrétaire général du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, Aser Kamaté

Débutée le 03 décembre dernier, la 8ème réunion des comités de pilotage du projet CEDEAO/UE sur les armes légères a pris fin mercredi au Grand hôtel de Bamako. La cérémonie de clôture était présidée par le secrétaire général du ministère de la Sécurité et de la Protection civile (MSPC), Aser Kamaté, représentant le ministre Salif Traoré, président de la Commission nationale de lutte contre les armes légères. Il y avait également la représentante de la délégation de l’Union européenne (UE), Stefania Marrone, du secrétaire permanent de la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères au Mali (CNLPAL), le colonel-major Néma Sagara, du directeur pays du PNUD, Aboubacar Koulibaly et du représentant spécial de la commission de la CEDEAO au Mali, Cheka Abdou Touré.
La prolifération et la circulation illicite des ALPC constituent un facteur majeur menaçant la sécurité et la stabilité dans la sous-région. Des conflits incessants entre communautés, aux prises d’otages en passant par les attentats terroristes et autres crimes organisés, contribuent à déstabiliser la paix, créer l’insécurité et freiner ainsi le développement des Etats membres de la CEDEAO. Pour le colonel-major Néma Sagara, «les ALPC, du fait de leur accès et leur usage facile sont les principales armes utilisées». Elle a noté que la huitième réunion des comités de pilotage et technique consistait à réunir les commissions nationales des pays concernés par le projet CEDEAO/UE sur les ALPC. L’objectif global était de faire un bilan de la mise en œuvre du projet et de dégager les perspectives.
De son côté, le directeur pays du PNUD dira que l’Afrique de l’Ouest fait face aujourd’hui à des défis sécuritaires majeurs, du fait des actions de groupes djihadistes dans l’espace sahélo-sahélien, en citant les activités de la nébuleuse Boko-Haram au Nord du Nigéria et du Niger. «Ces menaces à la sécurité et à la stabilité des pays de la région ont une corrélation très étroite avec la prolifération des ALPC. Elles appellent non seulement à la responsabilité, mais également à la nécessité pour tous les acteurs et partenaires étatiques et non étatiques, d’engager des actions concrètes et concertées pour adresser ces problématiques sécuritaires qui restent une contrainte pour la croissance économique de la région et affectent les moyens de subsistance des populations», a déploré Aboubacar Koulibaly.
En dépit des avancées importantes obtenues dans la mise en œuvre du projet, en complémentarité avec d’autres initiatives mises en œuvre par le PNUD dans la région, M. Koulibaly estime que les défis restent énormes. Il y a notamment le contrôle difficile de l’espace sahélo-sahélien, les enjeux géostratégiques avec la lutte d’influence pour le contrôle des ressources potentielles du sol et du sous-sol, l’enracinement progressif du terrorisme, de l’extrémisme violent et de la radicalisation, la migration clandestine et le retour des migrants ayant longtemps séjourné dans le Sahel notamment en Lybie, la criminalité transfrontalière. «Face à ces défis à la fois nombreux et multiformes, il urge que le projet dans une prochaine phase puisse étendre ses interventions à l’ensemble des régions du Mali, particulièrement celles du Centre et du Nord, avec un focus sur les zones transfrontalières qui souffrent énormément de la porosité des frontières et de la faible présence des services de l’Etat», a préconisé le représentant du PNUD.
Quant au secrétaire général du MSPC, il a indiqué que ce comité de pilotage, comme les précédents, permettra tout d’abord d’analyser les progrès réalisés, les difficultés et les défis constatés dans la mise en œuvre du projet. Il procédera aussi à une évaluation d’ensemble, après trois ans de mise en œuvre en vue de dégager les orientations et perspectives pour la prochaine phase. «Après trois ans de mise en œuvre, cet exercice pilote nous amène à penser à mettre en place, au niveau régional, une structure pérenne de coordination opérationnelle des activités de lutte contre les armes légères, notamment en lien avec les dispositions pratiques de la convention de la CEDEAO», a déclaré le représentant du ministre de la Sécurité. A l’en croire, l’expérience d’ECOSAP conduite jadis par la commission de la CEDEAO et le PNUD fut une bonne initiative qu’il serait approprié de reconduire pour la mettre au centre des décisions pratiques et opérationnelles des commissions nationales de lutte contre la prolifération des armes légères.
Il convient de rappeler que ce projet couvre 7 pays regroupés au sein de deux blocs constitués d’une part par les Etats membres de l’Union du fleuve Mano (Côte d’ivoire, Guinée, Libéria et Sierra Leone) et d’autre part, par la région du Sahel (Mali, Niger et Nigeria).

Aboubacar TRAORÉ

L’Essor

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