Un accord de cessez-le-feu a été annoncé en Colombie, lundi 4 septembre, entre les autorités de Bogota et les rebelles de l’ELN, l’Armée de libération nationale. C’est le deuxième groupe rebelle du pays après les FARC. L’ELN avait entamé des négociations l’hiver dernier après trois ans de pourparlers secrets. Elle s’est félicitée sur son compte Twitter de ce cessez-le-feu bilatéral conclu pour une durée de 102 jours précisément.
Avec notre correspondante à Bogata,Marie-Eve Detoeuf
L’annonce du cessez-le-feu avec les « elenos » – comme on les appelle ici n’a pas vraiment surpris. Depuis des semaines, la rumeur courrait que les guérilleros de l’ELN allaient-il faire un geste à l’occasion de la venue du pape François, attendu ce mercredi à Bogota.
L’ELN a été historiquement très proche de l’Eglise catholique. Dans les années 1960, plusieurs prêtres, dont le très célèbre Camilo Torres, avaient rejoint les rangs de l’organisation armée. Mais le lien s’est distendu et il est permis de penser que le cessez-le-feu résulte surtout d’un calcul politico-médiatique de l’ELN et du gouvernement.
Il s’agit d’un cessez-le-feu bilatéral, c’est dire que l’ELN marque un point. Le gouvernement aurait évidemment préféré un cessez-le-feu unilatéral, à l’image de ce qu’il avait obtenu desFARC.
L’ELN est une organisation très décentralisée, beaucoup moins disciplinée que ne l’étaient les FARC. La question maintenant est évidemment de savoir si le cessez-le-feu sera respecté dans la durée. A court terme, le pape peut d’ores et déjà se féliciter du succès de sa visite.
Le président Juan Manuel Santos est intervenu à la télévision expliquant que le cessez-le-feu entrerait en vigueur le 1er octobre et qu’il serait reconduit en janvier prochain dans la mesure où il sera respecté et « si les négociations avancent sur les autres points ».
Source: RFI