Les locaux du Mémorial Modibo Keïta ont servi de cadre, jeudi 30 novembre dernier, pour la tenue du colloque national sur la « protection des professionnels de médias et assimilés dans le cyberespace au Mali ». Via cet atelier initié par l’association des professionnels de la presse en ligne au Mali (Appel-Mali), il s’agissait d’outiller les participants sur plusieurs thématiques.
Au nombre d’une cinquantaine de personnes, les participants étaient composés des journalistes de la presse en ligne, ceux de la presse écrite et de l’audiovisuel de Bamako et Koulikoro, des représentants de la CNDH et d’autres structures étatiques. De 8 heures à 17h, les participants ont pu être formés sur « la sécurité digitale », singulièrement sur l’utilisation d’internet au Mali : opportunités et risques pour les journalistes, voire sur les astuces pour stocker et protéger les données et les informations en ligne. Aussi, les bénéficiaires ont eu droit à des explications sur « la pratique du journalisme et la protection des données à caractère personnel ». L’occasion a été également mise à profit pour expliquer « la loi N°2019-056 du 05 décembre 2019 portant répression de la cybercriminalité : recul ou avancée pour la liberté d’expression et de presse ? ». Selon les organisateurs, cet atelier visait à plaider pour la protection des professionnels de médias en ligne et assimilés en matière de cyberespace, assurer le stockage et protéger les informations collectées sur l’internet, traiter et diffuser les données professionnelles contenant ou pas des informations à caractère personnel dans un cadre légal, respecter et intégrer les aspects légaux liés à la protection et à l’accessibilité des données professionnelles… Selon le représentant du ministère de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’Administration, « la cybercriminalité représente une menace croissante ». Raison pour laquelle, ajoute Mohamed Ag Albachar, « nous nous réjouissons de l’opérationnalisation de la loi N°056 du 5 décembre 2019 portant répression de la cybercriminalité au Mali ». Cette loi, adoptée par le gouvernement du Mali, transpose les dispositions pertinentes de la directive du 19 août 2011 de la CEDEAO. Laquelle vise à lutter contre la cybercriminalité. Promettant que son département jouera pleinement son rôle pour la protection des journalistes, le représentant estime que l’exercice de la liberté de la presse ne doit nullement nous perdre de vue la nécessité impérieuse de parvenir à une professionnalisation accrue des journalistes. Cela, dit-il, pour permettre d’éviter de mettre en parenthèse les règles d’éthique et de déontologie, condition sine qua non pour tout exercice de la liberté de la presse et d’expression. Au nom de son département, Mohamed Ag dit soutenir l’initiative combien salvatrice. Quant au représentant de la Maison de la presse, l’homme a poussé et repoussé les limites de son intelligence jusqu’à créer cette intelligence artificielle (internet). Par conséquent, poursuit Mahamane Talata, « la vie privée que nous avons tant défendue et protégée avec beaucoup de jalousie se met au grand jour parce que nous avons des petits appareils ». Ainsi, dit-il, former et aider les journalistes à mieux comprendre les enjeux liés aux infractions commises sur la toile est une bonne chose. « Parce que ce n’est pas l’or ou le diamant que nous avons, mais plutôt l’information qui est la matière la plus importante », a-t-il conclu. De son côté, Modibo Fofana dira que l’objectif de l’atelier consiste aussi à sensibiliser les acteurs web, les pouvoirs exécutif et législatif sur la question cruciale de protéger les professionnels de médias en ligne et assimilés. « Notre objectif est clair. Il s’agit de plaider aux protections indispensables qui rêvent une importance capitale dans le paysage médiatique du Mali », souligne le président de l’APPEL-Mali. Des dispositions doivent être prises pour garantir et protéger les informations collectées sur l’internet en traitant et diffusant lesdites informations conformément aux règles d’éthique et de déontologie. D’où la tenue du présent atelier, indique-t-il. En plus des recommandations faites pour la circonstance, Modibo Fofana a exprimé ses préoccupations quant à certains articles contenant la loi sur la cybercriminalité au Mali, notamment les articles 20, 21.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS