Les élèves en classe d’examen du fondamental, de l’enseignement secondaire général, normal et professionnel ont repris le chemin de l’école ce mardi 2 juin. Même si les enseignants semblent ne pas avoir dit leur dernier mot. Cette reprise des cours intervient après une fermeture des écoles décidées, depuis le 8 avril dernier, par les responsables de l’éducation nationale, en mesure préventive contre propagation de la Covid-19.
Les élèves en classe d’examen peuvent être plus affectés par la situation que les autres. Entre cours à domicile ou à distance sur les réseaux sociaux, certains candidats au baccalauréat ou au diplôme d’études fondamentales ont fort à faire. Difficile de garder la motivation nécessaire à la préparation des futures échéances dans cette situation inédite.
Dans le silence de la cour familiale, Mariam Saye, élève en 12ème année (série science économique) suit religieusement les explications de son professeur. Quand on ne peut pas se rendre à l’école, l’école vient à soi. Une table installée devant elle, la candidate au bac prend aussi des notes. Son professeur, en plus des explications, écrit une série d’exercices d’économie au tableau noir.
Année exceptionnelle
La jeune lycéenne confie être loin de s’imaginer que l’année de son bac serait aussi exceptionnelle. Ces cours à domicile dispensés les jeudis et samedis sont d’une importance primordiale pour la candidate au bac. Cela fait deux mois qu’elle n’a pas mis les pieds à l’école, ni vu ses camarades ou ses professeurs du lycée.
Cependant, la situation ne semble pas entamer son morale. Elle affiche une grande motivation pour décrocher son bac cette année. « Avec le corona ou pas on fera notre bac cette année », lance-t-elle avec le sourire.
Pour réaliser cette ambition, la candidate ne compte pas baisser les bras dans la préparation. Cinq de heures de cours privés par semaines (3h le jeudi et 2h le samedi) en économie et en comptabilité et en mathématiques, les matières principales de sa série. « Je fais aussi des exercices en solo et au niveau de notre classe on a créé un groupe whatsapp sur lequel les exercices sont corrigés et les cours partagés », ajoute-t-elle.
En plus, Mariam Saye affirme suivre régulièrement les séances de cours à distance diffusées à la télévision. Même si sur ce point, il existe un bémol. Elle déplore la rapidité avec laquelle ces cours sont dispensés et le fait qu’on ne puisse pas poser de question pour mieux comprendre.
Les lycéens impatients
Malgré les difficultés dues à la situation inédite, Mariam essaie de mettre toutes les chances de son côté. « Je ne crains pas le virus et j’ai hâte de reprendre les cours », clame-t-elle avec un air d’innocence. Ce sentiment d’impatience de reprendre le chemin des classes est perceptible chez d’autres lycéens. A l’image de Bourema Moussa Tolo, aussi élève en terminale science économique.
A la différence de sa camarade, lui n’affiche pas le même enthousiasme dans la préparation de l’examen. Il a choisi de suspendre ses cours à domicile en accord avec ses professeurs. Préférant travailler à distance en minimisant les risques. « Je traite des exercices que leur envoyais pour correction », explique le jeune homme.
Il fait partie des meilleurs élèves de son établissement et est même premier de sa classe. Mais cette année le jeune homme se dit moins motivé face au déroulement de l’année scolaire. « Ce n’est pas ma première fois de faire le bac. L’année dernière j’étais parti à l’examen avec 14,50/20 de moyenne annuelle. Mais, je n’arrive pas à me donner autant comme je le souhaiterais », déplore le lycéen, avouant même s’être laissé un moment gagner par la démotivation. « Au tout début de la suspension des cours, j’ai fait deux semaines sans toucher à aucun de mes cahiers. En ce moment, il m’arrivait de me réveiller entre 10 heures et 11 heures, parfois jusqu’à 16 heures sans rien faire de mes journées », confie-t-il.
Heureusement, le spleen du jeune candidat était de courte durée. Les multiples sollicitations de ses amis pour les aider à traiter des exercices l’ont finalement remotivé. Aussi, l’initiative de son école de créer un groupe whatsApp permettant aux élèves d’échanger avec leurs professeurs. « L’école même a dressé un emploi du temps pour les élèves. Chaque jour, un professeur partage des exercices dans matinée qui sont traités et renvoyés par les élèves dans l’après-midi».
Ce mécanisme, reconnait Bourema, l’a emmené à se rediriger vers ses cahiers. Traitant des exercices en interactions ses amis. « Grâce à eux je bosse même si je n’en ai pas l’envie, se réjouit le lycéen, car c’est un devoir pour moi de leur venir en aide ».
M.TOURÉ
Source : L’ESSOR