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Climat des affaires au Mali courant 2018: le baromètre dégage un horizon sombre

Institué depuis 2008, le Conseil national du patronat du Mali (CNPM) a publié, le vendredi dernier, à son siège, le Rapport de l’étude du baromètre de conjoncture des entreprises du Mali 2018 qui a pour objet d’identifier le point de vue des chefs d’entreprise du Mali sur le climat d’affaire et de repérer les évolutions dans leurs perceptions d’une édition à une autre.

Le rapport a été présenté par Daha Tidiane BA, consultant de l’Institut africain de l’entreprise, sous le haut patronage de Moussa Alassane DIALLO, vice-président du CNPM, et en présence de plusieurs opérateurs économiques nationaux et étrangers.

Publié tous les ans par le CNPM, le baromètre de conjoncture des entreprises du Mali permet d’appréhender la situation économique de notre pays du point de vue des chefs d’entreprise, et au-delà, fournir des informations intéressantes sur l’environnement des affaires.

Aussi, détaille-t-il, les perceptions des dirigeants d’entreprises sur certains points, notamment les facteurs de production ; la dynamique concurrentielle sur le marché principal ; les cadres institutionnels et réglementaires ; les priorités données aux attentes des entreprises.

Il ressort des résultats de cette édition que les entreprises maliennes s’attendent à un climat des affaires plus favorables au développement de leurs activités.

Cependant, déplore M. DIALLO : « l’année 2018 s’achève dans un contexte terne pour les entreprises maliennes. Aussi sont nombreuses leurs insatisfactions en ce qui concerne les coûts des facteurs de production, l’état des infrastructures de base, les procédures administratives».

Conscient de ces difficultés, a-t-il rappelé, le CNPM, en sa qualité d’organisation de défense des entreprises et dans le cadre de la mise en œuvre de son plan de développement 2015-2020, a engagé un dialogue franc et connu avec l’État à travers l’initiation de divers cadres de rencontre et de concertation : la rentrée économique et le petit déjeuner professionnel du CNPM.

Il ressort de l’étude que la tendance observée en 2017 se confirme : la croissance n’est pas à l’ordre du jour pour bon nombre d’entreprises au Mali.

‘’Très peu d’entre elles ont pu présenter une hausse de leurs agrégats principaux. Tous les secteurs d’activité et toutes les tailles d’entreprises sont à la même enseigne’’, révèle l’étude. En effet, 38% seulement des entreprises ont affiché des hausses de chiffres d’affaires. Pour les moyennes entreprises (ME) maliennes, on est encore en dessous des niveaux de 2015. Il en est de même pour le chiffre d’affaires moyen par emploi permanent, notamment pour les moyennes et grandes entreprises (GE).

L’étude dénote que 21% des entreprises ont annoncé des hausses de marge et de trésorerie. Cette situation est aggravée pour 31% d’entre elles, celles qui détiennent 42 milliards FCFA de créance sur l’État, dont 2/3 à plus de 6 mois.

Ainsi, la confiance en l’avenir n’est pas là, dans la mesure où 1/3 seulement des entreprises a investi plus que l’année précédente, a-t-il noté.

‘’Le niveau des investissements moyens par entreprise a progressé uniquement dans les GE. Seule la moitié des dirigeants prévoit une hausse de chiffre d’affaires pour fin 2018 et 45% une hausse des marges’’, indique l’étude.

Par ailleurs, souligne le rapport, les niveaux d’emplois permanents n’ont guère progressé. Pis, celui des ME continue de diminuer et les autres catégories d’entreprises ont de la peine à dépasser les niveaux de 2015.

Il ressort de l’étude que le climat social dans les entreprises et la qualité des équipements qu’elles détiennent ont permis à beaucoup d’entre elles de limiter les baisses.

Toutefois, le manque de ressources financières et les insuffisances des savoir-faire marketing et commercial n’ont pas permis d’opérer les changements à faire, face à la conjoncture difficile de nos jours.

Les facteurs externes à l’entreprise tels que la situation sécuritaire et politique, les coûts des facteurs de production, l’état des infrastructures de base et les procédures administratives n’ont pas contribué positivement aux performances des entreprises.

Face à ces constats, le consultant propose, entre autres, de développer une démarche d’offre de services ; aider les entreprises à trouver les moyens; améliorer leur gouvernance; organiser et réguler la concurrence sur les marchés principaux ; innover dans le financement ; protéger les investissements et les tractions ; adapter les coûts des principaux facteurs de production aux moyennes entreprises.

Les participants ont posé des questions de compréhension et fait des contributions.

Par Sékou CAMARA

Source: info-matin

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