Les eaux de pluie ont rendu certaines routes de Bamako presqu’impraticables, créant ainsi une véritable frustration au sein de la population. Automobilistes, motocyclistes, voire piétons sont confrontés à une véritable amertume dans la circulation à cause des creux qui parsèment les voies bitumées. Des accidents et des cas de non-respect du code de la circulation résultent de cette dégradation routière. Notre équipe de reportage a fait le tour de la ville pour constater l’état des routes de la capitale.
Sur le pont des Martyrs, le constat est consternant. Les nids de poule sont répandus sur la voie des motocyclistes. Mahamadou Traoré sur un «X one» s’est arrêté pour nous confier sa déception. « Le pont des Martyrs ne doit pas se trouver dans un tel état. C’est une route qui est très fréquentée. Elle mérite un entretien régulier », a-t-il dit, ajoutant que les trous sont profonds et peuvent provoquer un accident très grave. A en croire le jeune Traoré, le moindre accident peut probablement conduire les victimes dans le fleuve car le passage est très étroit. Cheick Oumar Sissoko, vendeur d’essence près d’un échangeur, fait le récit d’un cas d’accident causé par des nids de poule.«Un jour, un motocycliste qui venait en toute vitesse du côté de l’hôtel Kimpinski, vit surgir un trou devant lui. Il essaya de l’éviter sans tenir compte d’un autre motocycliste qui le suivait. En essayant d’éviter le creux, il catapulta l’autre usager sur la voie des automobilistes. Un véhicule qui venait, cogna la moto, mais le conducteur de l’engin à deux roues ne subit que des blessures légères», raconte-t-il.
Bakary Goita, chauffeur de Sotrama, que nous avons rencontré devant la Pyramide des souvenirs, affirme que la route qui mène de Banankabougou à Yirimadio, est un vrai calvaire qui nuit aussi bien aux passagers qu’aux véhicules. «Nos passagers se plaignent beaucoup des secousses quand le véhicule entre dans les trous. Le choc est très douloureux surtout pour les personnes âgées», explique-t-il. Les nids de poule sont aussi dommageables aux véhicules qui sont le tout temps au garage pour réparation, ajoute le chauffeur. Toumani Diabaté, un résident de Lafiabougou Taliko, se plaint aussi de l’état des routes à Bamako.
«Une route qu’on peut parcourir en 5 minutes, maintenant il en faut une trentaine», déplore-t-il, faisant allusion à la voie qui passe en face de l’Amaldeme pour aboutir à la rue principale bitumée. Pour Abdrahamane Tangara, la route de Magnambougou qui passe devant le lycée Lanterne, regorge de trous qui méritent une grande attention des autorités communales. Ces creux s’agrandissent chaque jour, remarque M. Tangara, prévenant qu’ils vont malheureusement bientôt diviser le goudron en deux. «Face à ces trous, nous sommes obligés de conduire sur le sens opposé. Cela gêne énormément», regrette notre interlocuteur.
La voie qui passe devant la Haute Cour de justice à Hamdallaye ACI est quasiment impraticable à cause des trous. Bakary Diawara, un agent de la Haute Cour de justice, pense que la réfection de cette voie est nécessaire. Il en est de même pour la voie qui passe par le marché de Oulofobougou pour continuer sur le Pont Richard au Badialan III. Avec le chassé-croisé des gros porteurs et les eaux de pluie aidant, cette route est parsemée des gros trous, rendant la circulation infernale pour les usagers.
Mohamed D. DIAWARA
L’Essor