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Circulation à Bamako : C’est de plus en plus infernal

La circulation à Bamako est devenue un casse-tête « chinois ». Les routes de la capitale ne suffisent plus pour les nombreux engins à quatre, deux voire trois roues  qui les squattent tous les jours.  

Bamako, comme les autres capitales africaines, n’échappe pas au phénomène d’urbanisation galopante. L’effectif des Habitants de la ville de Bamako  est aujourd’hui estimé à plus de 3 millions.  Faute d’espace, l’on commence à construire sur les collines après les lits du fleuve Djoliba. Mais s’il y a un facteur de cette urbanisation auquel tout le monde devient de plus en plus confronté aujourd’hui c’est bien la circulation. Autant il est vrai que le Malien et l’heure ne font pas bon ménage, autant il est vrai que de nombreux retards sont dus aux bouchons dans la circulation. «J’habite à Baco djicoroni ACI. Mon Bureau est à l’ACI 2000. Pour arriver à 08 Heures au boulot, il me faut quitter la maison depuis 06 heures sinon pas moyen d’arriver à l’heure », nous dit Boubacar avant de continuer : «La seule voie qui mène à la ville en partant de chez moi est la même qu’empruntent les Habitants de Kalabancoro, Tiébani, Kabala,  Djicoroni, Torokorobougou et un peu de Badalabougou. Pratiquement, toute la Commune V et une partie de Kati empruntent la même voie ; comprenez, donc, qu’il y a urgence de construire une nouvelle route ».

Dans cette partie de Bamako en proie à d’interminables embouteillages, la crainte se fait de plus en plus sentir  en cette veille d’hivernage. « Pendant l’hivernage, quand il y a de fortes pluies, le goudron est très souvent coupé au niveau du marché de Baco djicoroni parce que les caniveaux sont bouchés et l’eau déborde »,s’inquiète Moussa, un Réparateur de motos au niveau du même marché.  Ici l’on espère voir rapidement se réaliser le projet de quatrième pont qui va déboucher sur Sebenincoro. Ce tableau pas reluisant de la circulation au niveau de Baco djicoroni et de la Commune V et pratiquement le même dans toutes les communes de Bamako et environnant.

En attendant ce pont, le pont des martyrs lui a déjà montré ses limites et des signes inquiétants de fatigues.  Pour faciliter l’accès à la ville et le retour aux usagers à travers ce pont, il a été instauré une double rotation. La priorité à l’aller le matin, et le soir au retour.

Les raisons ?

Toute urbanisation s’accompagne de l’évolution du nombre d’engins que sont les moyens de déplacement.  Le chiffre exact du nombre de motos reste inconnu. Entre celles qui entrent légalement et celles qui passent par la contrebande, la capitale malienne est envahie par toutes sortes de marques de motos. Si dans les années 2000, les Yamaha 1000, Yamaha Dame et quelques rares BBRS et ‘‘Kamiko’’ avaient le vent en poupe, la fameuse « Djakarta » au début considérée comme une moto de donzelle a fini par ravir la vedette à toutes celles-ci. Ce sont aujourd’hui des centaines de milliers de motos qui arpentent les routes de la capitale qui avaient été construites pour moins d’un million de personnes.

Le calvaire 

Si, avec seulement les motos l’on imagine mal une circulation fluide à Bamako, qu’en sera-t-il avec les nombreuses voitures «France au revoir» qui chaque année sont déversées à Bamako ? Impossible de circuler ?  Et si on ajoutait les «Katakatani», ces engins à trois roues multifonctionnels qui s’y sont ajoutés au cours de ces six dernières années ? Infernal ? Oui, c’est çà, la circulation à Bamako est devenue infernale.

Et ce n’est pas prêt de s’améliorer. Un tour dans la capitale pour se rendre compte de l’ampleur qu’est en train de prendre le phénomène des parkings. «Je vends des voitures d’occasion depuis maintenant deux ans. C’est mon frère qui fait la navette entre la France et l’Espagne qui les acheminent vers Bamako. Une fois les voitures vendues, il a sa part, et moi aussi la mienne», nous confie ce gérant de parking à Kalabancouro. Si ceux qui sont allés en Europe pour vivre l’Eldorado vivent aujourd’hui grâce aux recettes engrangées dans la vente des voitures hors d’usage qu’ils acheminent à Bamako, faut-il dire que, dans quelques années, tout le monde aura une voiture et personne ne pourra circuler avec, car il n’y aura pas de route pour tous.

Mohamed Dagnoko avec BB&C

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