Le ministre de l’Industrie et du Commerce et les acteurs du secteur ciment (importateurs, industriels et distributeurs) avaient convenu jeudi dernier de ramener le prix du ciment local à 95.000 Fcfa. Ce lundi matin, après un tour des différents points de vente, on peut constater que le prix du ciment n’a toujours pas baissé. «J’étais heureux d’apprendre que le prix du ciment allait baisser ce lundi. Malheureusement, tel n’est pas le cas», confirme Moussa Dembélé, un acheteur.
Abdoulaye Kanté, un propriétaire de quincaillerie à Faladié, assure pour sa part que le ciment n’a plus de prix fixe. Le prix, selon lui, est en fonction du lieu de chargement. Notre interlocuteur qui vend d’autres matériaux de construction est catégorique. « En ce qui me concerne, j’ai un stock de ciment acheté au prix fort. Je ne vais pas le vendre à perte, je ne vis que de ça. Je suis sous pression depuis plusieurs mois».
À côté de son magasin, un autre commerçant était en train de faire décharger du ciment venu de Côte d’Ivoire. «C’est de plus en plus difficile de se procurer du ciment en Côte d’Ivoire, il y a de longues files à l’entrée des usines. Après toutes ces tracasseries, je dois faire un peu de profit au moins», soutient ce commerçant qui requiert l’anonymat. Il rappelle que les trois cimenteries du Mali ne peuvent pas subvenir au besoin national. «Même le Sénégal et la Côte d’Ivoire qui ont environ 12 cimenteries chacun n’arrivent pas à satisfaire leurs besoins nationaux», révèle-t-il.
Alou Bathily, président de l’Association des importateurs de ciment du Mali, confirme que le Sénégal n’a toujours pas commencé à produire du ciment à souhait. «Il faut noter que le clinker, qui rentre dans la fabrication du ciment, manque aussi sur les marchés», soutient-il. Par ailleurs, il juge difficile de se prononcer sur la baisse du ciment courant cette semaine.
La raison, dit-il, pour charger un camion et rentrer au Mali, il faut en moyenne quatre jours.
«Au terme de notre rencontre avec les autorités la semaine dernière, il y a eu des promesses qui ne se sont pas encore matérialisées, nous sommes toujours dans l’attente de leur réalisation», relève Lamine Traoré, président de l’Association des revendeurs de ciment. En effet, il était prévu que les trois cimenteries du Mali procurent 500 000 tonnes au marché intérieur. Cette prévision n’est pas encore réalisée.
Notre interlocuteur révèle qu’il y a eu une rencontre hier entre les revendeurs de ciment et un représentant de la direction générale du commerce et de la concurrence du nom de Gédéon Dembélé qui leur a assuré que des efforts sont en cours.
Contacté par L’Essor, le ministère l’Industrie et du Commerce s’est dit surpris qu’il n’y ait pas eu de baisse de prix. Notre interlocuteur nous a invité à nous adresser à la direction générale du commerce et de la concurrence. Toutes nos tentatives pour rentrer en contact avec ce service sont restées vaines.
Oumar SANKARÉ