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Chute Laurent Gbagbo : Cinq après, l’impossible réconciliation

Hier 11 avril 2016, cela faisait 5 ans que Laurent Gbagbo est tombé. On revoit encore ces images d’un Gbagbo enguenillé, en débardeur et suant à grosses gouttes, le regard hagard, apeuré ; avec certains rebelles posant fièrement aux côtés de lui comme un trophée.

Laurent Gbagbo ancien president ivoirien epouse femme Simone

Car pour un trophée, c’en était un. Mais en réalité, ils auraient dû avoir le triomphe modeste, étant donné que même s’ils sont allés cueillir l’enfant terrible de Mama dans son bunker, c’est bien les forces spéciales françaises qui l’on enfumé et qui ont obligé Laurent Gbagbo à se rendre. La fable donc selon laquelle ce sont les FRCI qui auraient fait le boulot ne pouvait convaincre grand monde. Comment oublier aussi l’image de celle qui était jusque-là la première Dame de la Côte d’Ivoire, cheveux hirsutes, malmenée par des soudards ?

C’était l’épilogue d’une crise post électorale qui avait dégénéré en affrontement ouvert entre les forces armées restées fidèles au locataire d’alors du palais de Cocody et les ex-rebelles soutenus par les forces françaises et autres. A l’origine, les résultats du second tour qui donnaient Laurent Gbagbo vainqueur selon le Conseil constitutionnel avec 51,45% contre 48,55% à Alassane Dramane Ouattara, tandis que la Commission électorale indépendante (CEI), dont les résultats étaient certifiés par l’ONU, donnaient le second gagnant avec 54%. Alors que le mari de Simone proposait de recompter les voix, très vite les armes prirent le relais des urnes.

Le camp Ouattara se barricada à l’hôtel du Golf et les morts commencèrent à s’entasser. Combien de vies furent fauchées pendant ces six où la raison avait déserté les différents camps ? Trois mille ? Une peu moins ?

La suite en tout cas, on la connaît : les forces alliées (ex-rebelles, armée française, soldats burkinabè, ONU) prirent finalement le dessus, et ADO fut proclamé président. Fin de l’histoire et début d’une autre. Depuis Laurent Gbagbo et, plus tard, son bon petit, Charles Blé Goudé, sont détenus à la Haye pour quatre chefs d’inculpation dont crimes contre l’humanité. Et ADO s’est fait réélire pour un second mandat. Mais la Côte d’Ivoire n’est plus la même.

Portée par le soutien de la communauté internationale et les investisseurs privés, la relance économique a très vite été au rendez-vous, avec un taux de croissance qui caresse les deux chiffres. Le pays est devenu un chantier à ciel ouvert où chaque jour des infrastructures socioéconomiques sortent de terre. Le plus important demeure une quête quasi inacceptable, car s’il est un chantier que les vainqueurs de la crise postélectorale ivoirienne peinent à réaliser, c’est celui de la réconciliation nationale. Comment, en effet, désarmer les cœurs quand c’est seulement une partie des belligérants qui est poursuivie devant les tribunaux et que le nouveau pouvoir est tombé dans les mêmes travers dont il accablait l’ancien régime ?

Avec cette nordisation à outrance des grands postes, pour des raisons de «rééquilibrage ethnique» selon certains gourous du camp ADO, une sorte de Dioula empowerment, l’impossible réconciliation constitue la tache noire du pouvoir d’Alassane Ouattara. Cinq ans après la capture de Simone et de Laurent Gbagbo, c’est une paix fourrée qui a cours sur les bords de la lagune Ebrié, même si les armes se sont tue.

M. Arnaud Ouédraogo

L’Observateur paalga

Source: FasoPresse

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