Dans son ouvrage, cet enfant du Sahel, natif d’Ansongo, attire l’attention des uns et des autres sur l’urgence climatique qui n’épargne aucun aspect de la vie — de nos jours. C’est à travers des arguments tirés d’histoires ou des études que notre diplômé de l’École normale supérieur, en philosophie (1989), éclaire les lecteurs sur la question climatique et son urgence.
« Les images d’oiseaux aquatiques, désespérément englués dans le Mazout dégoulinant de pétroliers à la dérive ; les corps décharnés d’enfants africains frappés par la famine ; les squelettes de troupeaux entiers de bovidés foudroyés par la sécheresse ; les mares asséchées, les terres de culture craquelées, les conflits meurtriers entre agriculteurs et paysans, de grands mouvements de populations consécutivement à la famine, la migration périlleuse des jeunes… ont placé l’environnement au cœur de la réflexion », écrit Ibrahim Abdoulaye Maïga dans son ouvrage Politiques environnementales et médias au Mali.
Mieux, pour le prouver, il souligne surtout la diversité des études sur le phénomène dans divers domaines, notamment les sciences de la terre, les sciences économiques, les sciences juridiques ainsi que les sciences sociales — une approche pluridisciplinaire de son sujet. « L’actualité des questions environnementales se retrouve aussi, en grande ligne, dans les études sur les sciences politiques dans la mesure où le concept est devenu un thème, un slogan qui rythme les discours politiques tant au niveau national qu’international », explique celui qui a embrassé le journalisme en 1992, un métier qui va orienter désormais son devenir.
« L’environnement n’est ‘’vendeur’’ pour les organes… »
Présenté en 2018 par son auteur comme thèse de doctorat, l’ouvrage évoque un paradoxe dans le phénomène climatique. Malgré toute son urgence, le changement climatique occupe très peu de place dans la presse écrite au Mali. En parcourant les archives de certains médias maliens, sur une période de quinze ans, Dr Ibrahim Maïga constate que « la presse écrite d’information générale accorde très peu de place à l’information environnementale au Mali ».
Or, précise-t-il, la diversification des travaux sur le phénomène aura peu de valeurs sans la prise en compte du phénomène dans les médias. Surtout que « les communications des scientifiques, les différents discours politiques, les plaidoyers ne sont accessibles aux populations que par les médias ».
Ce désintérêt manifeste de la presse écrite malienne pour le phénomène n’est pourtant pas fortuit, selon l’auteur, puisque « l’environnement n’est ‘’vendeur’’ pour les organes que lorsqu’il fait vivre les journalistes et les journaux, à travers des annonces, des frais de déplacement, des voyages ». Il évoque également d’autres raisons comme la non-spécialisation des journalistes sur le sujet de l’environnement.
De par son approche scientifique, la diversification des sources citées, les nombreux graphiques utilisés et la plume d’or de son auteur, issu de la presse écrite, Politiques environnementales et médias au Mali est un ouvrage scientifique mis à la disposition des professeurs, chercheurs, décideurs politiques, étudiants, les journalistes ainsi qu’à la postérité.
La rédaction
Source: Sahel Tribune.