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CHRONIQUE DU MERCREDI : Info 2.0

Il y a quelques années, à l’instar de nombreux pays africains, les Maliens regardaient les autres surfer sur les inforoutes ou autoroutes de l’information en spectateurs passifs. Mais de nos jours, dans le village planétaire qu’est devenu le monde, les Maliens sont devenus des acteurs actifs et se frayent leur chemin sur ces inforoutes avec de gros bouchons d’informations vérifiables ou non, mais qui circulent aussi vite que la lumière et atteignent de plus en plus de personnes. De nouveaux « journalistes » » et « lanceurs d’alerte » ont pris corps et inondent les réseaux sociaux à longueur de journée.

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Plus de doute possible, nous sommes à l’heure de l’information 2.0 avec des réseaux sociaux qui concurrencent et mettent une pression terrible sur les medias classiques. Difficile de maquiller désormais les faits ou de cacher certaines informations.
La moindre rumeur est relayée de marinière instantanée, a fortiori les informations sensibles. Une course au scoop qui ne va pas sans sa kyrielle de dérapages et de propagandes. Dans cette nouvelle dimension de l’information les contre-vérités ne manquent pas, tout comme les dénonciations calomnieuses.
C’est désormais à chacun de s’adapter à cette nouvelle donne et de faire avec. Du continent africain aux autres parties du monde, cela semble avoir été compris par beaucoup de responsables politiques, ainsi par que des acteurs économiques et culturels. De la Maison Blanche au Kremlin, de l’Elysée à la présidence du Rwanda ou de la Côte d’Ivoire, tout le monde a désormais ses comptes Twitter, Facebook, Instagram et autres.
Des chefs d’Etat aux ministres, des chefs d’entreprise aux stars du show business, tout le monde a son compte sécurisé et surveillé à partir duquel chacun communique et arrive à couper court aux rumeurs venant de toutes parts.
Si les Maliens semblent avoir adopté les réseaux sociaux, les responsables maliens ne semblent pas être dans la même dynamique. De plus en plus de rumeurs graves circulent sans que cela suscite la moindre tentative de réponses. Et pourtant, ce sont souvent des rumeurs d’une gravité extrême pouvant avoir des conséquences imprévisibles. On se souvient de ces folles 48 h avec des rumeurs sur la santé du chef de l’Etat. D’aucuns diront que le pouvoir a répondu par du dédain. Soit, mais il aurait été plus utile d’éteindre cette rumeur le plus tôt et le plus simplement à travers juste une image du président postée ou une brève séquence vidéo le montrant.
Depuis quelques jours, une autre rumeur a envahi les réseaux sociaux au sujet de la double casquette du porte-parole du gouvernement (ministre et directeur Général à la fois), mais aussi et surtout des mirobolants honoraires dont il a bénéficiés.
Des réseaux sociaux, l’information a été reprise par des journaux privés. Du côté du principal concerné, c’est le silence radio, tout comme de la part du gouvernement. Et pourtant, il s’agit là d’un problème grave. Le ministre de la Communication qui se réjouissait d’avoir produit une cinquantaine de communiqués officiels ces 6 derniers mois pour attester de la dynamique de la communication gouvernementale aurait pu et aurait dû réagir.
Le dédain ne saurait être la solution face à certaines situations, car il y a des silences qui peuvent être considérés comme des aveux. Sous d’autres cieux, cette situation aurait été rapidement tranchée à travers une mise au point claire et nette de la part de l’intéressé, ou alors de sa démission. Les temps ont changé et les mentalités aussi.
Les canaux d’informations sont multiples et les lanceurs d’alertes ne sauraient être résumés en de simples aigris sociaux. A l’image des journalistes qui jouent un rôle de « watch dog » (chiens de garde), il y a aujourd’hui de « nouvelles sentinelles » de la démocratie et de la bonne gouvernance.
La bonne communication permet de rapidement conjurer toutes ces rumeurs et d’éclairer l’opinion nationale. Et cela est d’ailleurs une exigence du droit à l’information du peuple et du devoir d’informer des dirigeants. Le changement tant prôné commence aussi par une meilleure circulation de la bonne information. Mais en laissant les rumeurs s’accumuler on finit par installer une sorte de malaise contribuant à écorner l’image des responsables et à creuser davantage le fossé de méfiance entre administrés et administrant.
Maliden

Source : la Rédaction

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