Le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed,  a accordé hier un entretien à l’ORTM et à l’Essor à l’occasion de l’installation du président de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation, nommé mercredi par le Conseil des ministres. La cérémonie d’installation de Ousmane Oumarou Sidibé s’est déroulée à Koulouba au bureau du Haut représentant du chef de l’État pour le dialogue inclusif intermalien.

Au cours de cet entretien avec la presse, le ministre s’est prononcé sur le processus de paix et les récentes attaques survenues dans notre pays.
D’entrée de jeu, il a dénoncé ces attaques en rappelant que le gouvernement les a condamnées. La médiation, l’opinion nationale et internationale sont prises à témoins. Le ministre de la Réconciliation nationale a profité de l’opportunité pour présenter les condoléances les plus attristées du gouvernement à toutes les victimes civiles et militaires des attaques.
Pour le ministre de la Réconciliation nationale, ces évènements surviennent à un moment où nous avons signé un accord de paix. L’armée malienne a respecté le cessez-le-feu et tous ses engagements conformément à ce compromis. Elle est même cantonnée. Cela est clair et connu de tout le monde. Zahabi Ould Sidi Mohamed fait sans doute ainsi allusion à la médiation et aux autres partenaires du Mali.
Il a ensuite relevé qu’une accalmie était constatée sur le terrain après la signature de l’accord le 20 juin par la Coordination. « Nous félicitons tous ceux qui ont respecté la signature de l’accord et le cessez-le-feu », a ajouté le ministre avant de déplorer la recrudescence de la guerre asymétrique menée ça et là par d’autres groupes armés dont le seul dessein est de déstabiliser le pays.
Pour lui, la tâche de la stabilisation du Mali revient en premier chef à la Minusma. Mais cela doit se faire de commun en accord et en étroite collaboration avec les Forces armées et de sécurité maliennes et les mouvements signataires de l’accord. Ces trois partenaires doivent, ensemble, faire face à cette nouvelle situation.
En attendant, la réunion de la sous-commission technique militaire et sécuritaire se tiendra aujourd’hui. Les questions de cantonnement y seront abordées. Le cantonnement, de l’avis du ministre, permettra aux partenaires de la communauté internationale (Barkhane et Minusma) de déterminer les positions des différents mouvements signataires engagés dans le processus de paix.
Selon lui, ces positions, une fois connues et les mouvements cantonnés, il sera facile, grâce au système d’observation par satellite, d’identifier ceux qui veulent déstabiliser la paix.
Le ministre de Réconciliation nationale s’est dit confiant quant à la bonne foi des mouvements signataires, jusqu’à preuve du contraire. Pour le moment, aucun fait ne lui permet de dire qu’ils sont de mauvaise foi. « Ils sont venus à Bamako. Aussi le comité de suivi de l’Accord a été mis en place, même s’il y a des petits réglages à faire. Les quatre sous-commissions ont été mises en place comme prévu dans l’Accord. Nonobstant, un petit réglage à faire entre les mouvements », a précisé Zahabi Ould Sidi Mohamed.
Il a dit fonder beaucoup d’espoir sur la réunion prévue pour aujourd’hui. « Il faut que le processus commence sur le terrain et que les sites de cantonnement soient connus », presse le ministre. Cela permettra d’entrer dans la mise en œuvre de l’accord sur ces volets sécuritaire et militaire.
Abordant la tenue prochaine des élections communale, régionale et du District, dont la date vient d’être fixée au 25 octobre, il a estimé qu’il faudra prendre attache avec les mouvements afin de sécuriser les élections et de les tenir sur l’ensemble du territoire. « Là où il y aura des problèmes, il va falloir les gérer, de manière concertée», a conclu Zahabi Ould Sidi Mohamed.

C. M. TRAORÉ

source : L’ Essor