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CHRONIQUE DU MERCREDI : Elections dé (mon) cratiques !

A quoi peut-on reconnaître une bonne élection, c’est-à-dire une élection transparente et crédible ? D’un pays du continent à l’autre, cette question a de quoi donner du tournis au plus cartésien des analystes, car sa réponse ressemble plus à un art divinatoire qu’à une évidence.

election legislative vote urne nord mali tombouctou kidal gaoQu’importe le taux de participation ! Qu’importe la bonne tenue des opérations de vote ! Qu’importe aussi l’avis des observateurs ! Dès lors que la victoire échappe à un camp, on ne manque pas d’arguments pour dénoncer les irrégularités qui auraient caractérisé le scrutin.

Du Burundi à la Guinée, en passant par la Côte d’Ivoire et le Togo, l’opposition aura tiré à boulets rouges sur le pouvoir accusé d’avoir manipulé le vote et d’avoir, par endroits, tripatouillé les résultats.

Ainsi, le fichier électoral est dénoncé, les listes électorales sont taxées de non fiables, certains agents électoraux sont suspectés d’être à la solde du pouvoir, et les observateurs internationaux d’être là pour la forme, car cautionnant toujours ce qui se fait. Et pourtant, du Congo à la Côte d’Ivoire, si les mêmes critiques reviennent sans cesse, les réalités ne sont pas les mêmes.

Dans bien des cas, les critiques de l’opposition sont loin d’être infondées. Certains pouvoirs s’arrangent toujours à trouver des raccourcis forts tortueux. Des raccourcis semant le doute, un doute source de toutes les manipulations.

Dans bien des cas aussi, l’opposition ne doit peut-être que s’en prendre à elle-même. Incapable d’aligner un candidat unique face au candidat sortant, elle se fait prendre à son propre jeu en acceptant, au finish, d’entrer dans un gouvernement dit d’unité nationale.

Bien sûr, elle devait être consciente que des insuffisances existaient et que le scrutin pouvait être entaché de certaines irrégularités. D’ailleurs, comment organiser un scrutin sur le continent en des laps de temps aussi courts, avec des moyens plus que limités, et dans un climat de suspicion exacerbée et s’attendre à ce que tout soit parfait ?  Autant vouloir prendre ses vessies pour des lanternes. Et à supposer que malgré ces insuffisances que ça soit l’opposition qui sortait victorieuse des urnes ?

Aurait-elle le courage de demander que le vote soit repris, car le scrutin ayant été entaché d’irrégularités ? Cela serait probablement possible dans un bon scénario de politique fiction. On a l’habitude de dire que dans une victoire, on a très peu de choses à tirer comme leçons et que dans un échec, on a tout à apprendre. Près de 26 ans après l’expérimentation, d’aucuns diront hasardeuse, du jeu démocratique en Afrique, il est grand temps que le landernau politique cesse de voir le diable partout.

Que le temps des élections ne soit plus celui des incertitudes. Que la proclamation des résultats ne soit plus le départ d’une explosion de violences avec sa kyrielle de victimes directes et collatérales. Que l’opposition ne soit plus perçue comme une traversée du désert et le pouvoir un immense gâteau à se partager.

Il est temps, grand temps que les populations sentent que leur vote sert réellement à quelque chose, et non qu’elles ne sont perçues que comme les dindons d’une farce qui n’a que trop duré. Une farce qui fait des morts et des blessés à chaque processus électoral. Des processus qui coûtent tellement cher que l’on se demande si le jeu en vaut réellement la chandelle ?

Source : Bamada.net

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