Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

CHRONIQUE DU MARDI : Partis politiques

Comme ils fleurissent par temps de campagne ! De jolis slogans à faire dormir debout, des projets de société irréalistes et irréalisables pour la plupart, des promesses qui n’engagent que ceux qui veulent y croire.

parti classe politique drapeau malien vert jaune rouge

Et par temps ordinaire, des professions de foi sont constamment diffusées comme pour maintenir une sorte de veille et ne pas se faire oublier. Des professions de foi distillées lors de conférences de presse, tables-rondes ou ateliers en tous genres. Il faut dire que dans notre pays, les partis politiques sont devenus une valeur sûre pour certaines personnes pour« exister«  et servir de révélateur.

Après le temps du monopartisme, l’heure du multipartisme a sonné avec la création de plus d’une centaine de formations politiques. Des partis qui bénéficient d‘un financement public lorsqu’ils remplissent certaines conditions déterminées par la loi.

Un parti politique est en effet un groupe de personnes qui partagent les mêmes intérêts, les mêmes opinions, les mêmes idées et qui s’associent dans une organisation ayant pour objectif de se faire élire, d’exercer le pouvoir et de mettre en œuvre un projet politique ou un programme commun.

L’objectif de gouverner distingue donc les partis politiques d’autres organisations comme les groupes de pression, les corporations ou les syndicats. Mais à y observer de plus près, en tout cas, sous nos cieux, on a du mal à faire le distinguo entre un parti politique et un groupe de pression, voire un syndicat tentaculaire. L’ascenseur social étant en panne pour de nombreuses personnes, ces dernières n’ont trouvé d’autres raccourcis que l’échelle politique pour se hisser en haut de l’affiche sociopolitique et économique.

Combien de directeurs des finances et du matériel ont été limogés par des ministres « politiques«  pour refus d’alimenter les caisses de leur formation ? Combien de directeurs centraux ont été « défenestrés«  pour n’avoir pas voulu se compromettre en finançant le parti de leur ministre« politique«  de tutelle ? Combien les caisses de l’Etat perdent dans le financement occulte du landernau politique malien ? Des questions qui en disent long sur l’affairisme qui gangrène la sphère politique dans notre pays, pour ne pas dire le gangstérisme qui y règne.

Car si un parti, par essence, est fondé pour la conquête du pouvoir en vue de la réalisation d’un projet de société, chez nous, un parti est tout avant créé pour se frayer un passage rapide vers l’exercice de fonctions lucratives. Il n’y a ni droite, ni gauche, ni centre, juste des formations pour le bien-être personnel. Chacun a l’âme de la majorité, car tout le monde craint l’opposition comme la fièvre Ebola. Les opposants sont souvent les premiers à se tourner vers la majorité. La technique est bien connue. On fait feu de tout bois contre le pouvoir afin de se faire remarquer.

Une fois que cette opération portera ses fruits, le pouvoir se fera un malin plaisir d’offrir un strapontin à celui qui aura vite fait d’être un ex-opposant. Et pour ne pas se faire doubler sur leur flanc, les alliés de la majorité redoublent de forfanteries et d’entourloupes pour se faire passer pour plus royaliste que le roi lui-même. Il y en a même qui tombe très bas en voulant nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Ce qui donne par moments un spectacle consternant et très peu digne d’une démocratie, à moins que nous ne soyons en « démoncratie« .

Sinon, dans la charte des partis politiques, les financements occultes sont prohibés et des sanctions sont même prévues pour les punir. Mais quelle formation peut aujourd’hui lever le doigt pour dire qu’elle ne vit que par la grâce des contributions et des dons de ses militants ?

Tout comme l’aide à la presse à l’époque, lorsque le financement public des partis tombe, nombreux sont les responsables politiques qui, s’ils ne prennent une nouvelle épouse, profitent pour s’offrir un moyen de locomotion ou un toit.

A ce train, il est sûr que l’essor des partis politiques est parti pour durer encore longtemps et les sources d’enrichissement illicites se multiplier.

Source: Maliden

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance