Au Mali comme dans plusieurs pays africains, les jeunes, après des parcours universitaires, attendent qu’ils soient appelés dans des bureaux équivaux aux études qu’ils ont menées. Or, ces pays africains enseignent beaucoup de filières qui leur nécessitent peu. Comment se fait-il qu’après des années d’études, on ne parvient pas à faire quelque chose sous prétexte qu’il n’y a rien à faire ou qu’on n’est pas embauché ?
Le Mali à l’instar de beaucoup d’autres, est un pays dans lequel on ne manque pas d’exercer un quelconque métier si la volonté est là. L’Homme est une créature dotée d’intelligence qui l’a différencie des bêtes. Pourquoi ne pas se servir de cette intelligence pour mener à bien sa vie ? Cette mentalité, les jeunes maliens semblent ne pas en posséder car il n’est pas rare de voir des jeunes assis autour du thé au quotidien se disant qu’ils ont en vain cherché du travail. Ou encore des jeunes filles se jetées dans les bras de tout homme pouvant les servir financièrement perdant ainsi leur dignité. « fa ta, ba ta, yèrè ta de niongotè » le dit on en bambara, en français simple il ne faut compter sur soi.
Dans notre société surtout à Bamako, beaucoup de personnes ont la chance d’aller à l’école mais ne la valorise pas. La mentalité des enfants d’aujourd’hui fait qu’ils n’ont plus cette volonté d’étudier et deviennent à l’avenir des bandits ou des prostitués car rares sont parmi eux qui s’orientent vers autre métier pour apprendre. Pourquoi la jeunesse malienne aime tant la fortune facile ? Ne dit-on pas qu’il n’y a pas de sots métiers mais de sots Hommes ?
« Je suis détenteur d’une Maitrise en Droit Privé à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université de Bamako. Il y a des années j’ai fini mes études, j’ai déposé mes dossiers dans des entreprises sans suite. C’est pourquoi j’ai opté à me débrouiller dans d’autres domaines informels pour subvenir à mes besoins. Et Dieu merci ça va ! » a martelé un jeune ambitieux de Kalaban.
« L’emploi des jeunes au Mali est un souci majeur pour le gouvernement actuel. Comme moi, la plupart des jeunes maliens sont confrontés à ce problème de chômage sans précédent. Sauf ceux dont les parents ont assez de moyens et quelques rares chanceux, nombreux jeunes en souffrent jusqu’au dernier degré.
Je lance ainsi un appel à tous les jeunes à ne pas rester les bras croisés à l’attente d’un quelconque poste conforme à leurs études car, au Mali, il y a inadéquation entre la formation et l’emploi. Ce n’est pas parce que j’ai étudié le droit que je dois être forcément Juge ou Avocat. Le chômage des jeunes peut avoir beaucoup de conséquences dans un pays comme le nôtre et il faut contribuer au développement du pays en faisant quelque chose de digne, n’importe laquelle » a laissé entendre une jeune fille au micro d’un confrère.
Il n’est pas là question d’une marginalisation des responsabilités de l’état, mais l’accent est surtout mis sur le manque de volonté des jeunes d’aujourd’hui.
« Je suis diplômée d’une Maitrise en Sociologie de l’ex Faculté des Lettres Langues Arts et des Sciences Humaine de l’Université de Bamako. A défaut d’un emploi, je me débrouille dans un petit commerce que j’exerce avec l’aide des proches. Sans cela, je serai en train de vivre le calvaire. Tout comme je l’ai fait avant d’entreprendre le commerce beaucoup de jeunes sont assises chez eux après des études supérieures et professionnelles. Chose écœurante et anormale surtout. Le chômage des jeunes peut avoir des conséquences énormes à savoir : Le vol, l’escroquerie, la débauche chez les jeunes filles… la liste n’est pas exhaustive et beaucoup d’autres maux dangereux pour les mœurs du pays. Les mauvaises idées viennent surtout quand on n’a rien à faire », nous raconte une jeune commerçante du grand marché de Bamako.
Oui l’Etat a son rôle à jouer mais la jeunesse aussi doit prendre conscience sur leur rôle à jouer pour le développement du pays. Il y a beaucoup à faire que de rester à attendre. La force d’une Nation demeure sa jeunesse. Et si cette jeunesse est sans ambition, quelle avenir pour le pays ?
Salimata Saré
Source: La Sirène