Le Premier ministre, Chef du gouvernement le Dr Choguel Kokalla MAIGA a présenté, le vendredi 30 juillet 2021 après-midi, au CICB devant Conseil national de la Transition (CNT), le Plan d’Action du Gouvernement de la Transition (PAG). Second du genre depuis le début de la Transition après celui présenté par Moctar OUANE, le 19 février dernier, le présent Plan d’Action du Gouvernement traduit la vision du Chef de l’Etat pour redresser notre pays, asseoir les bases de la Refondation, prendre en charge les aspirations profondes de notre peuple au changement en vue de réaliser le développement économique, social et culturel.
Il est bâti autour de quatre axes, à savoir le renforcement de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national ; les réformes politiques et institutionnelles ; l’organisation des élections générales ; et la bonne gouvernance.
Diagnostic et Planification stratégique
Le Plan d’Action qui est décliné en 108 objectifs, 69 indicateurs et neuf 9 objectifs assortis d’un chronogramme détaillé de mise en œuvre tenant compte des délais de la Transition est fondé sur trois piliers :
-le pilier sécuritaire,
-le pilier politique et
-le pilier social.
Le Mali, notre patrie, ressemble à un grand corps malade qui éprouve 4 besoins vitaux comme thérapies pour sa survie :
En effet, Notre Maliba a besoin de SECURITÉ ;
Notre Maliba a besoin de JUSTICE, Notre Maliba a besoin d’APAISEMENT,
Notre Maliba a besoin de REFONDATION.
La première thérapie
C’est la quête impérieuse et l’aspiration profonde de notre peuple à la sécurité, à la paix, à la quiétude, au Vivre Ensemble, à la cohésion sociale.
Le gouvernement propose de poursuivre et d’intensifier la lutte contre le terrorisme et l’insécurité. Pour ce faire, il s’engage, ici et maintenant, de manière résolue, à mettre tous les moyens matériels et humains nécessaires à la disposition des Forces de Défense et de Sécurité, aux fins de leur permettre de s’acquitter de leurs missions régaliennes.
Le Gouvernement poursuivra aussi la mise en œuvre intelligente, et la relecture de manière consensuelle de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation aux fins de son parachèvement. Dans cette optique, l’accent sera mis sur son appropriation collective et le renforcement de son caractère inclusif. Dans le même esprit, seront retenues les conditions politiques et sociales du consensus nécessaire à la relecture de certaines de ses dispositions que la pratique et le temps rendent inéluctables, et cela conformément au mécanisme prévu par l’Accord.
La deuxième thérapie
Notre pays a besoin d’une profonde REFONDATION. C’est pourquoi les réformes politiques et institutionnelles constituent l’essentiel du deuxième Axe du Plan d’Action du Gouvernement.
Le Gouvernement va s’atteler à l’organisation des Assises Nationales de la Refondation (ANR). Sans être une assise de plus, ce cadre de dialogue s’appuiera sur les résolutions et recommandations des différents fora tenus ces dernières années (Dialogue National Inclusif, Conférence d’Entente Nationale, Etats Généraux, Assises des différents secteurs).
« La trame de fond des réformes que le gouvernement se propose de mettre en œuvre vise à parvenir au renouveau, que dis-je, à refonder l’État en interrogeant son rapport avec les citoyens, les outils et les méthodes de gestion de nos collectivités et de nos terroirs. Car, la perte de confiance des citoyens conduit inéluctablement à l’affaiblissement du crédit de l’État et, à terme, à son dépérissement et à sa faillite, synonymes d’insécurité collective.
L’Etat doit, sans plus attendre, faire sa mue pour se réconcilier avec le citoyen et inspirer plus de confiance de la part de nos partenaires étrangers et du secteur privé. C’est pourquoi, mon Gouvernement engagera des actions prioritaires pour assurer la cohérence, l’efficacité, l’efficience des politiques publiques, en luttant sans relâche contre la corruption, l’enrichissement illicite, les abus de biens, la prévarication, la gabegie, les détournements.
L’action publique doit désormais s’illustrer et en permanence par l’exemplarité afin de réconcilier le citoyen avec l’Etat en renforçant sa confiance en lui. Cela nécessite un changement de paradigme pour faire de l’État le moteur de la construction nationale, orienté exclusivement vers la satisfaction de l’intérêt général. L’État fort que chacun et tous appellent de ses vœux est d’abord un État juste, un État solidaire et à l’écoute des citoyens.
Un État fort est un État exemplaire, à équidistance des intérêts partisans ou particuliers, un État qui valorise la compétence, intégrité, la probité, la culture du résultat, la récompense du mérite et qui sanctionne, pour l’exemple et avec rigueur, la faute et toutes formes de déviances de ses serviteurs », a déclaré le Premier ministre Choguel Kokalla MAIGA.
La troisième thérapie
Tout le monde convient avec le Premier ministre qu’on ne peut faire l’économie de l’organisation des élections générales transparentes, crédibles et inclusives devant conduire notre pays au retour à l’ordre constitutionnel normal.
« Ces élections seront le baromètre de la réussite de la Transition. Leur qualité et leur crédibilité conditionneront l’avenir de notre démocratie, la légitimité et la solidité des institutions. Parce que les élections sont un processus et non une fin en soi, nous devons œuvrer à leur réhabilitation et à leur crédibilité.
C’est le sens du choix fait par le Gouvernement d’instituer dans notre pays un ORGANE UNIQUE DE GESTION DES ELECTIONS. Une demande persistante, exprimée depuis des décennies par la classe politique et la société civile dans leur ensemble. L’Organe unique posera les jalons politiques, juridiques et institutionnels d’une restauration de la confiance des acteurs politiques et des citoyens lors des compétitions électorales.
La Gouvernance des élections, au-delà de la question de l’Organe unique de gestion des élections, vise également à réformer le système électoral, à travers les textes fondamentaux régissant les élections. Enfin, les élections à venir doivent être les plus inclusives possible en permettant aux réfugiés et aux personnes déplacées de rejoindre leurs terroirs afin de pouvoir exercer leur droit de vote.
Dans le respect du délai fixé de la Transition et de nos engagements internationaux, l’Organe unique de gestion des élections suivra un processus simple de mise en œuvre à travers la relecture de la loi électorale, l’installation d’un directoire national et des démembrements aux niveaux régional, local et dans les Ambassades et Consulats du Mali à l’extérieur », a assuré le Chef du Gouvernement.
La quatrième thérapie
Enfin, pour le Dr Choguel Kokalla MAIGA, il faut instaurer la bonne gouvernance et adopter un Pacte de stabilité sociale.
« L’objectif est de parvenir à l’apaisement dans le pays sur tous les plans notamment social et politique.
Pour réussir le défi, une lutte implacable sera engagée pour combattre la corruption et l’impunité qui sont à la base de la déliquescence de l’État. Des audits seront menés, notamment celui relatif à la cession des bâtiments publics. Une commission d’enquête sur l’occupation et les démolitions de la zone aéroportuaire de Bamako-Sénou sera mise en place. Les poursuites judiciaires sur les tueries et exactions des 10, 11 et 12 juillet 2020 à Sikasso, Kayes et Bamako seront engagées.
La gouvernance de rupture se traduira également par une réduction drastique du train de vie de l’État, afin de dégager des espaces budgétaires pour améliorer les conditions de vie des populations et assurer une répartition équitable des richesses nationales. Ainsi, deux tiers (2/3) des fonds de souveraineté, comme précédemment annoncé par le Président de la Transition seront réaffectés vers les services sociaux de base. Dans le cadre de réduction du train de vie de l’État, le gouvernement dégagera près de 100 milliards de FCFA qui seront réalloués aux secteurs prioritaires.
Pour plus de justice et d’équité, le Gouvernement initiera, dans les meilleurs délais, une Conférence sociale, en concertation avec les partenaires sociaux et les acteurs concernés. Cette Conférence sociale sera un exercice qui s’attaquera aux causes profondes des malaises par la recherche d’un nouveau contrat social entre l’État et tous les acteurs concernés. In fine, elle doit déboucher sur un Pacte de stabilité sociale. Les prémisses de cette nouvelle vision sociale se traduisent déjà à travers l’harmonisation de la grille salariale de la Fonction publique et la poursuite du dialogue social », a annoncé M. MAIGA.
Que retenir ?
Selon le Chef du Gouvernement, dans le contexte de la Rectification de la Transition, il est évident que nous avons dû faire des choix, ajuster les priorités en tenant compte du délai imparti.
« Pour autant, nous ne perdons de vue ni l’essentiel ni la nécessité pour le Gouvernement de continuer à rester attentif au développement de tous les autres secteurs prioritaires et à poursuivre les chantiers déjà ouverts. C’est du reste, le sens de l’instruction pressante du Chef de l’État au Gouvernement dans son discours d’orientation prononcé à l’occasion du premier Conseil des ministres.
L’État du Mali continuera à assumer et à respecter tous ses engagements internationaux dans le cadre d’une diplomatie proactive destinée à promouvoir des partenariats internationaux bénéfiques, à promouvoir les financements extérieurs publics et privés dans la perspective de la relance des activités économiques et protéger continuellement les Maliens établis à l’extérieur.
Le pays est à un tournant hautement délicat et décisif de son histoire. Il joue sa survie avec l’aide solidaire et le soutien de pays frères et amis et d’organisations multilatérales.
Nous devons être à hauteur de mission et de responsabilité pour sortir la Patrie de la crise qui affecte son présent et compromet dangereusement son avenir.
Le devoir de génération à tous est de réaliser le SURSAUT PATRIOTIQUE POUR LA REEMERGENCE du Mali par une gouvernance de rupture qui prône nos valeurs sociétales que sont le dialogue, la consolidation de la paix et la réconciliation, le dire vrai. Notre peuple a besoin d’avoir un idéal à atteindre, de se faire confiance, d’agir à l’unisson, de tourner le dos à l’incompétence, à l’indifférence et à la méfiance. C’est à ce prix que brillera le soleil du MALI NOUVEAU, LE MALI KOURA ».
LA REDACTION
Source : Info-Matin