En mission dans la région de Mopti, le Premier ministre Choguel Kokalla MAIGA a rendu visite aux forces armées et de sécurité au Camp Hamadoun Bocary Balobo de Sévaré. Autour d’un repas de Corps, le Chef du gouvernement a félicité les FAMa pour les efforts et les sacrifices consentis.
‘’Aujourd’hui, vous avez restitué aux Maliens leur honneur, leur dignité. C’est un Premier ministre reconnaissant au nom du peuple qui a rendu hommage aux soldats tombés sur le champ d’honneur et rassuré leurs compagnons d’arme que la nation malienne ne les oubliera pas.
Soutenons notre armée pour la construction de notre nation qui est aujourd’hui la fierté de l’ensemble de la nation. Le Mali ne cherche pas à se surarmer pour effrayer qui que ce soit et ne cherche de problèmes avec personne. Nous cherchons simplement à ce qu’on nous respecte. Nous n’attaquerons personne. Mais, si tu nous attaque, notre armée, avec la grâce d’Allah, va répondre, prévient Choguel Kokalla Maïga. Fier des hommes sous l’uniforme, lui-même arborant une, il dira qu’aujourd’hui, personne ne peut venir s’attaquer impunément au Mali : Mogo si te se ka na molo baliya ke Mali la. Si hier, n’importe qui pouvait venir faire ce qu’ils veulent sur notre territoire sans souci majeur, ces genres de pratiques font partie du passé maintenant, grâce à Allah et au soutien de notre président à l’armée.
Nous vous proposons la transcription de son intervention devant les forces armées et de sécurité au camp Hamadoun Bocary Balobo de Sévaré.
En 2018, beaucoup ont déjà vu sur les réseaux comment les Maliens avaient perdu l’espoir. J’ai dit dans l’un de mes messages que je suis convaincu que tôt ou tard, dans ou après notre génération, le Mali se relèvera. Il n’était pas acceptable que des descendants des hommes que le monde connaît soient traités, regardés ou appelés comme on le faisait. Que tôt ou tard, il se trouvera des hommes et des femmes qui vont relever le Mali malade, qu’ils vont le soigner, qu’ils vont le faire asseoir, le faire marcher, le faire courir et occuper le peloton de tête des nations africaines.
Cela veut dire aussi que la génération qui va prendre en main le Mali, elle aura résolu son devoir de génération. Nous nous sommes retrouvés par un heureux hasard de circonstance et grâce à la prière des Maliens auprès de certains de vos frères d’armes. Les politiques se sont levés, des officiers se sont retrouvés pour redresser la barre. Je vous assure qu’aujourd’hui, tous les Maliens sont fiers de l’armée. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes maliens veulent devenir des militaires, ce n’était pas le cas il y a quelques années. Il y a même des pays où on a donné des surnoms à nos militaires.
Aujourd’hui, vous avez restitué aux Maliens leur honneur et leur dignité. Je disais cela, il y a 20 ans que c’était le défi du Mali. Aujourd’hui, non seulement vous avez restitué aux Maliens leur dignité, mais aussi vous leur avez redonné la confiance. Un peuple qui a confiance peut tout faire.
Quand je dis l’armée, ce sont toutes les forces de défense et sécurité. Pendant que les militaires offrent leur vie pour que nous puissions faire nos meetings, se réunir dans les salles, participer aux conférences internationales au nom du Mali, donner des interviews, pendant ce temps, d’autres meurent sur le terrain. Il n’y a pas que les militaires, il y a les autres forces de la défense (la douane, la police, les eaux et forêts, que l’on appelle les soldats de l’économie et du développement).
Aujourd’hui nous, en tant que politiques, nous parlons la tête haute devant tout le monde. C’est grâce à votre travail. Il faut en être conscient. Aujourd’hui, quand nous sommes dans les conférences internationales, beaucoup veulent interviewer le Mali, veulent prendre des photos avec des Maliens. Et pourquoi ? C’est le même pays, ce sont les mêmes hommes. Qu’est ce qui a changé ? C’est le leadership politique qui a changé. Rien d’autre. Quand le leadership politique a une volonté de faire ce que veut son armée, ce que doit faire son armée, ce leadership politique est plus tranquille.
Je vous assure que dans l’histoire : tous les pays où les militaires ont intervenu, c’est pour éviter le désordre et le chaos. Les militaires ne se lèvent jamais comme çà. Ils sont très intelligents pour venir à remplacer un pouvoir politique. Ils prennent leur responsabilité pour un temps. Et ce temps, nous l’avons appelé transition. Nous voulons qu’à la fin de cette transition, plus personne ne va discourir pour dire qu’un militaire doit être au camp. Son travail c’est au camp. Il doit mourir. Il peut le dire, mais il sait aujourd’hui qu’on a une armée. Qu’on est dans un pays où chacun fait son travail. Les paysans cultivent. Les commerçants font le commerce. Les hommes politiques font leur discours, meetings et les militaires au front pour sauvegarder la Nation. Avec les FAMa désormais rééquipées et remotivées nous gagnerons cette guerre, inch’Allah.
Toutes les grandes nations ont une caractéristique, quelle que soit l’origine politique : il faut d’abord une armée forte. Vous regardez tous les pays, c’est une armée humiliée, un peuple humilié, une armée abandonnée qui se venge ou se dit, pour qu’il n’y ait pas de chaos, j’ai l’obligation d’intervenir et redresser les choses.
Mais souvent, on met dans la tête des gens que les militaires ne doivent pas faire ceci ou cela.
Quand vous regardez l’histoire des grandes nations, les USA, la France, la Chine, la Russie ; ce sont des militaires à des moments difficiles qui sont venus redresser. Les deux grands hommes les plus illustres en France : Napoléon et De Gaulle étaient des militaires. Aux Etats-Unis, c’est Georges Washington. En Union soviétique, Joseph Staline, c’était un civil mais il s’habillait en militaire. Mao était habillé en militaire. Ce sont les grands hommes qui ont fait le 20e siècle. Au 21e siècle, il y aura d’autres paradigmes ; n’ayez aucun complexe, exécutez seulement votre travail. Ne vous mêlez pas des rôles d’autrui et le peuple vous en sera éternellement reconnaissant.
Le message chez les militaires, c’est une obligation morale pour être brillant, politique et conscient. Sans une armée stable, il n’y a pas de pouvoir politique stable. Donc pour moi on ne s’acquitte que d’un devoir, le minimum qu’on peut faire pour maintenir votre moral au top et vous dire ce que les Maliens pensent à vous aujourd’hui. Ils sont très fiers de vous. Ce que je suis venu vous dire ici, c’est à l’adresse de tous les hommes en tenue en République du Mali.
Je ne pouvais pas quitter la région sans aller saluer les militaires. Je le fais pour le Mali, pour la jeune génération, pour que le Mali soit debout, et ça c’est vous qui le faites.
On n’a tenu un embargo ici ; il y a deux forces combattantes qui ont permis à la Nation de tenir débout. Il y a l’armée qui combattait, les militaires qui donnaient leurs vies et de l’autre côté les soldats de l’économie, les douaniers, les hommes du service de l’assiette qui ont donné au Mali de quoi assuré sa souveraineté.
Certains nous avaient donné une semaine de survie, mais on n’a tenu bon et on n’a fait plus que jamais dans l’histoire du Mali sur la même période. Pourquoi ? Parce qu’on avait les ressources financières. Certains se demandent comment nous avons fait ? Ils viennent voir notre ministre de la Défense, ils viennent voir le ministre des finances pour savoir comment il fait. Je leur dis souvent quand ils vous voient prendre des photos avec eux et ne leur dites pas comment on a fait. Dites leurs d’aller demander au Président de la transition, le Colonel Assimi GOITA. C’est dans ses mains qu’on n’a déposé toutes les informations, toutes les stratégies. Quand on a tenu le conseil de Défense le 14 janvier, j’ai retiré tous les documents à tout le monde. On les a remis au Président pour qu’il sorte les cartes au fur et à mesure.
Notre peuple a tenu grâce à vous et au Peuple malien, et le peuple était prêt au sacrifice. Tous les Maliens ont contribué. Je suis venu vous dire merci. Merci encore, nous n’oublierons jamais ceux qui nous ont quittés.
Toutes les Nations fondent leur force sur la mémoire. Tous ces hommes qui nous ont quitté seront réhabilités, leurs enfants et petits-enfants seront fiers de dire un jour quand il était difficile pour mon pays mon père a donné sa vie pour que je sois aujourd’hui.
Inch’Allah ce jour va arriver. Soyez donc fiers de ce que vous êtes. Vous êtes des Maliens, vous ne faites que ce que le peuple malien attend de vous.
Je vous remercie de votre attention.
Source : Info Matin