À l’approche des fêtes de Tabaski au Mali, une préoccupation majeure pèse sur de nombreuses familles : la cherté des moutons, symboles traditionnels des célébrations. À Bamako et dans tout le pays, le prix élevé des moutons rend leur acquisition difficile, mettant ainsi en péril les traditions séculaires et la joie des festivités.
La situation est particulièrement préoccupante cette année, où de nombreux foyers se trouvent dans l’incapacité d’acquérir un mouton pour marquer dignement l’événement. Certains témoignent de leur désarroi, comme DT, qui se voit contraint de renoncer à l’achat d’un mouton pour préserver son budget déjà serré. Il se résigne à sacrifier d’autres dépenses, comme l’achat de condiments, pour faire face à cette réalité économique.
Plusieurs facteurs contribuent à cette flambée des prix. La sécurité précaire dans certaines régions rend le transport des moutons plus risqué, augmentant ainsi les coûts pour les éleveurs et les commerçants. De plus, l’absence de régulation des prix de la part des autorités étatiques aggrave la situation. Autrefois, l’État veillait à ce que les prix restent accessibles pour tous, mais cette vigilance semble avoir été relâchée, laissant les citoyens à la merci des fluctuations du marché.
Cette situation suscite la déception et le désarroi parmi de nombreuses familles maliennes, qui voient s’éloigner la perspective de célébrations traditionnelles et joyeuses. La fête perd ainsi de son éclat et de sa signification pour ceux qui ne peuvent se permettre l’achat d’un mouton.
Face à cette réalité, il est urgent que des mesures soient prises pour atténuer l’impact de la cherté des moutons sur les familles maliennes. Des initiatives visant à réguler les prix, à soutenir les éleveurs et à renforcer la sécurité pourraient contribuer à restaurer l’esprit festif et la cohésion sociale qui caractérisent ces occasions spéciales.
En attendant, de nombreuses familles devront trouver des alternatives pour célébrer dignement les fêtes, en mettant l’accent sur les valeurs de partage, de solidarité et de gratitude, même en l’absence du traditionnel sacrifice du mouton.
Dougoufana Kéita