‘‘Nous avons demandé la libération des 11 leaders politiques’’
Devenu une tradition depuis plusieurs années, le guide spirituel de Ançardine, Cherif Ousmane Madani HAÏDARA, président du Haut conseil islam, reçoit la presse après les festivités du Maouloud pour faire le point. C’est dans ce cadre qu’il a animé une conférence de presse dans sa mosquée, le mardi 24 septembre 2024 en compagnie des membres de la Fédération Ançardine Internationale(FADI), à Banconi.
Globalement, le Guide s’est dit satisfait de l’organisation de cette 40è édition qui s’est soldée par une réussite au niveau de la mobilisation, sur le plan sécuritaire et sur le nombre des activités réalisées. L’événement était placé sous le thème : «Ordonner le bien, Proscrire le mal», organisé par le guide spirituel de Ançardine. Consacré au bilan des activités du Maouloud, le guide spirituel de Ançardinę internationale, Chérif Ousmane Madani HAÏDARA, mis à profit cette rencontre avec les hommes de média pour évoquer les activités du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM), mais aussi l’actualité nationale à travers la détention des onze (11) politiciens et la porosité des frontières nationales.
Pour cette présente édition, les activités du maouloud se sont déroulées en présence des invités de marque composés des autorités administratives, des leaders politiques, des chefs religieux dont un imam du Gabon, des autorités et légitimités traditionnelles.
La présence du Président de la Fondation Sterling des USA accompagné par Yeah SAMAKE et celle du Guide Awa KABA des USA également ont fini par donner un cachet particulier à l’événement qui se voulait grandiose.
S’agissant du bilan proprement dit du Maouloud 2024, il y a eu, selon les membres de la commission d’organisation, plus de 220 784 participants venus de trente-deux (32) pays contre 209 216 en 2023, dont 112 638 hommes et 108 146 femmes.
Le nombre de prêcheurs présents au Maouloud se chiffre à 1 816 pour 55 107 séances de prêches effectuées, 84 535 ont prêté le serment de se confier à Dieu (Baya).
Le nombre de gens convertis à l’Islam se chiffrent à 585 personnes
Aussi, 9 118 personnes composaient les membres de l’organisation du Maouloud qui a coûté environ 1 150 315 520 (un milliard cent cinquante millions trois-cent-quinze mille cinq cent vingt) F CFA.
Après les salutations d’usage, le président du Groupement des leaders spirituels musulmans (GLSM), Cherif Ousmane Madani HAÏDARA, a affirmé qu’il a reçu un soutien financier du Gouvernement qui s’élève à 5 millions de Francs CFA.
Interrogé sur sa probable candidature à l’élection du président du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM), le Chérif de Banconi n’a pas précisé s’il sera candidat ou pas.
Sur les candidatures concurrentielles au niveau du HCIM, notamment celle du Cheick Soufi Bilal DIALLO, il a affirmé que tous les Maliens ont le droit de se présenter, se porter candidat à sa succession.
«Je pense que c’est normal si un Malien veut devenir président du Haut Conseil Islamique du Mali», dira-t-il, sans autre commentaire.
Dans la même dynamique, répondant à la question de savoir si le Haut Conseil Islamique a fait des réalisations, HAIDARA a déclaré que «le Haut Conseil a fait d’énormes réalisations. Nous avons dépêché des missions à Mopti pour calmer les choses. Ceux qui veulent que je détruise le pays avec des soulèvements de musulmans se trompent. J’ai reçu trois politiciens qui sont venus me demander les raisons pour lesquelles, le Haut Conseil n’a pas effectué une sortie (contre le blasphème) et que ce n’est pas possible. Je ne vois pas de raisons de faire une sortie, car nous réglons la situation avec raison. J’ai préféré aller voir les autorités pour échanger avec eux sur la situation», a déclaré Chérif Ousmane Madani IHAÏDARA.
«Je ne détruirais pas mon pays au nom de l’islam», a-t-il tranché.
Selon lui, la violence ne fait pas partie des valeurs de l’islam.
«Il n’y a pas de violence dans l’islam. Chaque fois que des attaques sont faites contre l’islam, nous devons apporter les preuves et les arguments dans le cadre d’un débat contradictoire. Mais on ne doit jamais employer la violence», a-t-il dit.
Selon HAIDARA, personne ne profitera du HCIM pour embraser le pays tant qu’il restera le président de cette faitière.
Il ajoutera qu’ils ont fait des réalisations, mais en précisant qu’ils sont limités financièrement.
«Nous n’avons pas reçu de l’argent des pouvoirs publics. Le Haut Conseil Islamique du Mali n’a pas d’argent. Il m’a même demandé de lui prêter de l’argent pour rénover les bureaux des régions. On dit qu’il y a une histoire d’argent là-bas, mais j’ai confiance en mon vice-président, je sais que jamais il ne puisera 5 francs dans les caisses. Je leur ai laissé la gestion de l’argent».
Interrogé sur sa récente sortie relative au manque de contrôle sécuritaire sur les routes, il a rapporté : «Mon fils a quitté Zantiguila à 03 heures du matin après le prêche. Je lui ai demandé, les forces de l’ordre ont dû vous fatiguer en cours de route. Sa réponse était qu’ils n’ont pas été contrôlés de Zantiguila jusqu’à Bamako. J’ai dit que ça c’est grave», a-t-il témoigné.
S’agissant de la question relative à la conduite d’une Mission de Médiation pour la libération des onze (11) leaders politiques en prison, il a reconnu son implication. Toutefois, il a indiqué qu’il n’a aucun pouvoir de coercition en la matière.
« Beaucoup de groupes nous ont approché pour nous demander de faire de notre possible afin que les politiciens qui sont en prison soient libérés compte tenu du contexte du pays qui a besoin de réconciliation », a confié le président du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM).
« Nous ne sommes pas des juges et nous ne substituons pas à la justice dans cette affaire ; mais en tant que Maliens soucieux de la quiétude sociale, nous devons, pour l’apaisement du climat social, approcher les plus hautes autorités pour voir ce qu’elles peuvent faire », a-t-il précisé.
HAÏDARA a profité de l’occasion pour exhorter les plus hautes autorités à persévérer dans leurs efforts de pacifications du Mali menacé par la crise sécuritaire qui persiste.
Par Abdoulaye OUATTARA