Nous vous proposons ci-dessous un vibrant hommage à lui rendu par le Comité superviseur de la Communauté hamalliste à travers la plume bien inspirée et véridique de notre confrère Majib SENE sous le titre « Les Chroniques du Doyen Cheikh Tahirou Doucouré : Un guide religieux incomparable ».
Au tout début de l’indépendance du Sénégal, en 1960, nous est venu du Soudan, actuelle République du Mali, celui qu’on appelle le Professeur Cheikh Tahirou Doucouré. Bien que né à Malicounda Bambara dans le département de Mbour, en 1927, son vénéré père Fodiyé Boulamba Doucouré l’a confié à son célébrissime Maître, Chérif Hamallah, à Nioro du Sahel (République du Mali) où il a grandi et a été éduqué. Très tôt, il apparaît, déjà, aux yeux des esprits avertis, comme un personnage providentiel à qui Allah (swt) a procuré plusieurs dons : la naissance, le savoir fécond, l’éloquence, le savoir-faire, le savoir-vivre et que sais-je encore ? D’une intelligence exceptionnelle, il manie le français, l’anglais et l’arabe comme s’il était l’inventeur de ces langues. Ce qui est étonnant en lui, c’est que toutes ces langues, il ne les a apprises dans aucune université, mais c’est, plutôt, son Guide Chérif Hamallah qui lui a inculqué, à travers l’ipséité transcendantale, les acquisitions qui lui valurent les dons ci- mentionnés, raison ayant motivé qu’il a, toujours, étonné tous ceux qui le fréquentent vu l’érudition inépuisable et multidimensionnelle dont il fait, continuellement, montre. L’heureux élu ne cesse d’étonner son monde, car il a le pouvoir de prédire l’avenir grâce à sa parfaite maîtrise des sciences islamiques dont il est devenu, aujourd’hui, un maître incontesté.
C’est donc, tout jeune, qu’il fit la connaissance du premier Président de la République du Sénégal, Monsieur Léopold Sédar Senghor, dans les années 1958 et 1959. Ce dernier le prit en estime au point d’en faire l’un de ses plus proches collaborateurs avec des fonctions qui lui permettaient d’assister au conseil des ministres. Il n’était pas, seulement, que cela, car il se positionnait, sur le plan mystique, comme le véritable protecteur du président Senghor qui était assailli, à l’époque, par d’énormes difficultés qui menaçaient son magistère. Mais, à chaque épreuve, Cheikh Tahirou Doucouré était là, constituant, pour lui, une muraille infranchissable, surtout, lors du conflit politique, en 1962, entre lui et son chef de gouvernement, Mamadou Dia, qui avait les rênes du pouvoir et, en plus, la majorité au Comité directeur de l’Union progressiste sénégalaise (UPS). Ce conflit avait failli mettre le Sénégal à feu et sang.
Tout se passait bien jusqu’au jour où des oiseaux de mauvais augure poussèrent le Président Senghor à se séparer de son fidèle et loyal compagnon. Tout autre que Cheikh Tahirou Doucouré aurait perdu la tête au regard de la manière incompréhensible, inattendue et irrespectueuse dont le divorce avait été prononcé. Il s’agissait d’une véritable trahison orchestrée par des lobbys planqués dans l’ombre. Des tentatives d’humiliation avaient été menées, mais sans succès, car les instigateurs ignoraient qu’ils avaient affaire à un homme d’Allah (swt) d’une classe exceptionnelle. Chose curieuse, tous ceux qui avaient participé au complot contre Cheikh Tahirou Doucouré sont, aujourd’hui, presque, tous, décédés, y compris Senghor. On peut en déduire que c’est Allah (swt) qui s’est vengé pour lui d’autant qu’il a un cœur pur. (Majib Sène, 22 septembre 2022)
En effet, comme le relata notre éminent journaliste Majib Sène, ce fut une véritable trahison du président Léopold Sédar Senghor en décidant de se séparer du Professeur Cheikh Tahirou Doucouré d’une manière peu élégante, car au lieu de le convoquer pour lui signifier les raisons de sa décision de se séparer de lui, il préféra, le 10 février 1967, signer le décret de séparation, à l’aéroport de Dakar, avant de s’envoler vers l’Egypte, demandant à son secrétaire général, Abdou Diouf, de ne le lui notifier qu’après son départ. Ce n’était ni courageux ni digne ; de ce fait, il donne raison à Machiavel qui, dans une de ses maximes, dit : « L’homme qui te doit la reconnaissance est ton pire ennemi ».
Si Cheikh Tahirou Doucouré, par la suite, résista aux successives bourrades et aux multiples bourrasques, ce fut parce qu’il disposait d’une protection coranique que voici :
« Si Allah (swt) vous donne Son secours, nul ne peut vous vaincre. S’Il vous abandonne, qui donc après Lui vous donnera secours ? C’est Allah que les croyants doivent faire confiance ». Sourate3, Ali Imran, la Famille d‘Imrân, V 160
Aujourd’hui, Cheikh Tahirou Doucouré est au diapason et adulé, grâce à Allah (swt), tant sur le plan africain où le hamallisme fut combattu par Pierre Boisson et ses amis africains privilégiés qu’il appelait « les amis de la France » que sur le plan international. La meilleure preuve de tout cela fut la réplique magistrale intitulée : « Adarbatou Al Khadiyatou » : « Le coup fatal » qu’il asséna au docteur Anis Charouche, un fervent ennemi de l’Islam, soutenu par des lobbies aux Etats-Unis. Cette réplique motiva la Ligue Islamique Mondiale, par le biais de son représentant, basé au Sénégal, à Dakar, en la personne d’Abdou Wahab Doucouré qui l’invita au lieu saint de l’Islam où il fut honoré et présenté au monde musulman, dans l’enceinte de la Kaaba.
D’ailleurs, ce fut feu Sidy Lamine Niasse, témoin oculaire et auditif de l’évènement, qui apporta la nouvelle au Sénégal, en lui consacrant un article bien détaillé, dans Walfadjri.
Les farouches opposants obnubilés et les renégats qui avaient prédit l’anéantissement de Cheikh Tahirou Doucouré et la disparition du hamallisme, hier, ont perdu, aujourd’hui, la bataille sur toute la ligne comme l’a si bien dit le Saint Coran
« […] Cependant, la manœuvre perfide n’enveloppe que ses propres auteurs […]. » Sourate 35, Fatir, Le Créateur ou les Anges, V 43
D’ailleurs, le guide spirituel du hamallisme, Mouhamédou Ibn Seydihî, basé à Nioro du Sahel, au Mali, en parfaite harmonie avec lui, ordonna aux disciples de reconstruire la maison hamalliste, sise à Rebeuss, à Dakar (République du Sénégal). Présentement, les travaux sont en plein cours si bien que les résultats qui en découleront seront régis par la Providence, INCHA ALLAH !
En effet, chaque année, le guide religieux célèbre à Malicounda Bambara, commune située dans le département de Mbour, en plein cœur de la petite côte, la naissance et le baptême du Prophète Mouhamed (PSL) dans un faste exceptionnel. Des milliers de musulmans participent à ces cérémonies religieuses.
Ses nombreuses publications, basées sur des connaissances approfondies des sciences islamiques, sont appréciées dans le monde musulman. Sa dernière publication, axée sur l’héritage selon le rite malikite, fait partie des plus belles références issues des sciences islamiques. Généreux, compatissant et cultivant, à tout moment, la solidarité islamique, il mène une vie tranquille, dissolue dans la lecture coranique. Doté d’une mémoire visuelle hors pair, il retient tout ce qu’il lit avec la capacité de les reproduire sans rien omettre.
Très au courant des évènements qui se passent au Sénégal, en Afrique et dans le monde, il a une façon toute particulière de les appréhender, de les analyser et d’en tirer des conclusions de haute portée politique. Il nourrit à l’endroit du Sénégal un amour sans bornes et il ne cesse de prier pour sa stabilité.
Il fait partie de ceux qui font l’honneur et la fierté du Sénégal dans le domaine islamique avec une érudition digne d’éloges. Tous les ans, ses nombreuses connaissances disséminées en Europe et dans les pays arabes se font le plaisir de suivre ses conférences théologiques et juridiques, et, en même temps, recueillir ses bénédictions et ses conseils.
Plusieurs fois, dans l’année, il se rend à Nioro du Sahel, (République du Mali), son port d’attache religieux pour se ressourcer et se souvenir des réalités de son royaume d’enfance. Cheikh Tahirou Doucouré est un homme d’exception, intelligent, véridique, généreux et disposé à tendre une main secourable à tous ceux que le hasard met sur sa route. Je ne regrette pas de l’avoir connu et de le fréquenter, car je tire de mes visites, riches d’enseignements, un sentiment de bonheur ineffable. A quelques encablures du Mawlid 2022, nous lui exprimons notre fraternelle et respectueuse considération.
Le Comité superviseur de la Communauté hamalliste
Dakar – Sénégal, avril 2023