Dans une vidéo de cinq minutes et neuf secondes, publiée sur les réseaux sociaux, Cheick Soufi Bilal DIALLO, membre de l’actuel bureau caduc du Haut conseil Islamique du Mali, avec véhémence, interpelle les autorités nationales à opter pour le dialogue afin de résoudre la situation du pays. Illustrant son propos, lors de son Kutuba du vendredi dernier, il a rappelé que le dialogue qui a permis de mettre fin la 1ère et 2è guerre mondiale.
« Nous voulons que ça soit clair. Nous sommes en train de nous battre pour notre pays. Mobilisons-nous pour la stabilité du pays. Aujourd’hui, nous entendons les bruits de bottes se font entendre derrière nos murs.
Cela ne peut pas continuer comme ça. Et au même moment, les dirigeants et les citoyens sont divisés.
Les autorités et les pauvres de ce pays manquent de modestie. Comment ce pays va marcher ?
Aussi, les musulmans n’obéissent plus à Allah. Ils font ce qu’ils veulent. Les familles et les quartiers sont divisés.
Nous devons prendre conscience du fait que ce n’est pas le moment et que le pays est au-dessus de tout. Car la guerre est à nos portes. La seule solution, c’est de se donner les mains entre musulmans.
Les leaders religieux doivent s’asseoir et se demander comment sortir le pays de cette situation.
Nous sommes nés dans ce pays et nous n’avons nulle part où aller.
A cet effet, nous devons montrer, chacun, l’exemple du patriotisme par tous où nous sommes dans le pays pour qu’il y ait la paix à tous les niveaux.
Dans les mosquées, lors des Kutuba, nous devons arrêter les insultes et les dénigrements, sinon le pays risque de tomber dans le chaos.
C’est un secret de polichinelle, rare des villages qui ne sont pas menacés d’insécurité aujourd’hui.
Nos disciples au sein de ces communautés nous appellent à tout moment pour demander des bénédictions afin de sauver les populations de la faim et de l’insécurité. Car, ils disent qu’ils n’arrivent pas à trouver à manger. Nous leur répondons que les autorités vont régler la situation.
Des citoyens ne mangent pas, les médicaments ne rentrent pas pour les soigner. Mais, on nous interdit de ne pas le dire. Il est temps de le dénoncer maintenant.
Ceux qui viennent dire qu’ils combattent les militaires, en oubliant que ces militaires ont à leurs charges des femmes et des enfants qui ne sont pas forcément des militaires. Donc, mieux vaut chercher la paix pour le bonheur de tous.
Certes, Bismarck a réfléchi, mais il n’a pas dit vrai en affirmant : ’’Il faut agir par le fer et le changer’’. C’est faux. C’est autour de la table ronde qu’on peut résoudre les grands problèmes.
C’est le dialogue qui a pu résoudre la 1ère et la 2è guerre mondiale. A cet effet, il faut qu’on aille vers le dialogue pour résoudre le problème du Mali. Des généraux nous ont appelés ici pour parler aux militaires qui se dirigeaient vers koulouba. Ce jour-là, nous étions à mains vides. Parce qu’il y avait le respect.
Pas de chef de village, ni d’imam aujourd’hui, qui doit parler alors ?
En mars 2012, la plupart des politiciens étaient arrêtés à Kati, nous sommes allés voir les auteurs du coup d’Etat et les détenus ont été libérés. Ce respect ne doit jamais finir dans le pays. Il y a des gens qui sont écoutés quand ils parlent. Même s’ils n’existent pas, le pays doit les créer. C’est une valeur de notre société ».
PAR SABA BALLO
