Le mariage avait été régulièrement fait le 4 février dernier à la mosquée de Diabougou, un quartier de la Commune urbaine de Kayes. En application de la loi Maître MountagaTall, les mariages se font valablement dans les mosquées comme devant l’officier d’état civil. La cérémonie de noce était programmée pour fin août dernier. Mais peu avant la sortie de la chambre nuptiale, Fanta Cissé, c’est le nom de la nouvelle mariée, s’est débarrassée pendant la nuit de sa tenue de noce dans le WC et a sauté le mur pour prendre la clé des champs.

Il ne s’agit pourtant ni d’un mariage forcé, ni d’un mariage arrangé. C’est quand M. Sekou Dicko, un agent de santé originaire de Kayes, mais en service à Bamako s’était rendu aux obsèques d’un parent chez lui qu’il a vu Fanta et lui a exprimé sa flamme. Pas pour une aventure, mais pour le meilleur et le pire. Fanta Cissé, libre de tout autre engagement et en adoption depuis toujours chez sa grand mère à Diabougou près de l’hôtel Tambaoura, a accepté l’offre de son soupirant.

On n’achète pas un cheval à l’audition seulement du bruit de ses pattes conseille la sagesse mandingue. Les deux tourtereaux vont alors vivre des moments de joie intense ensemble, aussi bien à Bamako qu’à Kayes. En début d’année, précisément le 4 février 2014, ils décident d’officialiser leur union. Le mariage est célébré à la mairie de Diabougou, en présence des parents et des témoins des deux parties. Restait la formalité festive qui s’achève par la lune de miel.

Le jeudi 28 août dernier, monsieur et madame Dicko se retrouvent dans la chambre nuptiale, sous la supervision d’une monitrice « Magnambaka ». L’habitude est une seconde nature. Dans la chambre nuptiale, la nouvelle mariée ne cessait de recevoir des messages SMS et des appels téléphoniques sur le téléphone de sa copine, venue lui rendre visite. Il lui arrivait de quitter la chambre pour aller répondre dans le WC, ce qui ne plaisait pas à la monitrice. Au second jour des noces, elle apprend à son mari qu’elle est en règle et qu’elle ne peut pas s’acquitter de son devoir conjugal.

On ne se retire pas dans la chambre nuptiale pour regarder le toit. Celui-ci lui achète du coton hygiénique, mais constate peu après qu’elle ne l’a pas utilisé. Il prend à témoin la monitrice qui vérifie les faits et découvre que c’est faux. Cette dernière a informé les parents de la nouvelle mariée qui lui ont fait des remontrances. Es-ce la goutte d’eau qui a débordé le vase ?

On a affaire à une fille gâtée par sa grand-mère. M. Dicko qui devait constituer un dossier en vue d’une mission, quitte Kayes pour Bamako le lundi 1^er septembre, laissant son épouse partager la chambre avec la bonne de la famille. Le mercredi 3 septembre courant, peu avant la sortie de la chambre nuptiale, la nouvelle mariée demande à sa camarade de chambre de ne pas fermer à clé la chambre au moment de dormir.

Pendant que celle-ci dormait nuitamment, Fanta Cissé a pris le complet de cette dernière pour se rendre dans le WC où elle va quitter la tenue de chambre nuptiale, se revêtir des habits de la bonne et sauter le mur. Au réveil, nulle trace de la nouvelle mariée. Que s’est-il passé ? Il faut aller dans le WC pour découvrir sa tenue et comprendre ce qui s’est passé.

Elle alla chez une cousine, mais la mère de celle-ci scandalisée, l’a chassée. Le jeudi, mine de rien, elle se promenait en ville, au grand étonnement de ceux qui savent qu’elle doit être dans la chambre nuptiale. Quand la nouvelle a fait le tour de la ville, elle a fui Kayes pour Bamako. Fanta Cissé n’est pas la première fille de Diabougou à faire volte-face de la sorte. Dans le même carré, Kounta Diallo a fui de la même manière en début d’année. M. Dicko qui ne compte plus reprendre son ex, pense à récupérer sa dote qu’il estime à 250.000 F CFA au bas mot.

C’est quand tout s’est gâté que ce dernier a remarqué que dans la famille Cissé, son ex épouse était la première fille à se marier alors même qu’il y a des sœurs qui peuvent l’avoir comme fille, mais qui ne sont pas mariées. Comme quoi, il faut éviter les filles qui viennent de famille où il n’y a pas de tradition de mariage. En voici une raison.