Le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Robert Mardini, appelle la communauté internationale à l’action, à la veille de la COP26. Il faut aider prioritairement, estime-t-il, les populations confrontées aux conflits armés à surmonter les effets du changement climatique.
Pour l’instant, les pays en guerre sont aussi ceux qui subissent le plus durement les désordres climatiques, souligne Robert Mardini du CICR, or ils sont négligés.
« Des 25 pays qui sont le plus durement touchés par le changement climatique, quatorze sont aussi affectés par des conflits armés. Le Mali et le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et l’Afghanistan, par exemple, font partie de ces pays. Et alors que le bon sens voudrait que ce soient les pays soutenus en priorité par la communauté internationale, par les investissements climatiques et l’action climatique, ce sont les pays qui sont finalement les plus négligés, y compris par les acteurs du développement. Donc, l’appel est vraiment pour remettre les priorités à leur place et faire en sorte que ces communautés, qui sont les plus vulnérables et les moins à même de s’adapter et de répondre à ces aléas et aux conséquences conjuguées du changement climatique et des conflits, puissent être soutenues en toute urgence ».
« Le réchauffement climatique ne déclenche pas des conflits, mais il augmente la probabilité de ces tensions »
Robert Mardini achève justement une visite dans les camps de déplacés du Mali. Il y a observé comment au Mali, le changement climatique entretient les conflits : « Les communautés au Mali sont touchées de plein fouet par les conséquences directes d’un conflit qui dure depuis dix ans. Et en même temps, c’est une population qui subit les conséquences des changements climatiques qui sont de plus en plus visibles… Des cycles beaucoup plus rapprochés, beaucoup plus intenses, d’inondations, de sécheresse, qui rendent la vie beaucoup plus difficile, qui rendent les pâturages et les ressources en eau beaucoup plus restreints et qui génèrent des tensions communautaires accrues ».
Il y a un cercle vicieux qui se génère entre réchauffement climatique et insécurité au Mali : « Le réchauffement climatique ne déclenche pas des conflits, mais il augmente la probabilité de ces tensions communautaires armées. À Mopti, il y a une famille qui a perdu sa maison deux fois. La première fois, à cause de la météo et la deuxième fois, à cause de tensions communautaires armées provoquées par la tension autour des pâturages ».
Source : RFI