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“C’est aux Maliens de décider” (Fokus Sahel)

Interview avec Grit Lenz, coordinatrice du Fokus Sahel. Elle estime qu’il faut soutenir les Etats du Sahel pour les réformer et permettre aux populations de choisir les orientations de leur pays.

Comment stabiliser le Mali, et le Sahel en général ?
Le sommet du G5 Sahel s’est refermé sur une annonce d’Emmanuel Macron: la France ne va pas réduire “dans l’immédiat” les effectifs de Barkhane, son opération antijihadiste au Sahel.
Le Tchad va quant à lui envoyer 1.200 soldats supplémentaires en renfort dans la zone des trois frontières, aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso.
Le président français veut renforcer la lutte contre le terrorisme et il appelle à “décapiter” les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda qui continuent d’être actifs dans cette région.
Pour Grit Lenz, coordinatrice de l’organisation Fokus Sahel, cette riposte militaire ne porte pas ses fruits.
Voici la retranscription partielle d’un entretien que Grit Lenz a accordé à la Deutsche Welle:
DW: Que pensez-vous, Madame Lenz, de ces annonces faites au sommet du G5 Sahel, d’envoi de troupes supplémentaires dans la région?
C’est redoutable parce qu’on essaye de gérer des conflits violents et de lutter contre le terrorisme dans cette région depuis plusieurs années avec des renforts militaires… mais les résultats ne sont pas là de notre avis
DW : Et est-ce qu’entamer un dialogue, une négociation, comme ça semble se profiler du côté malien avec certains groupes terroristes, ça peut être une solution ?
Ça se fait déjà au niveau local, surtout au Mali. Donc, maintenant il faut se demander ce qu’il y a à négocier. Il faut bien sûr voir quelles sont les demandes des différentes parties en conflit. Bien sûr, il y a sans doute de demandes du côté des couples jihadistes que l’Etat n’est pas prêt d’accepter, et avec lesquelles une majorité de la population n’est probablement pas d’accord, mais je crois que dans des localités, c’est quelque chose qui se fait déjà et il ne faut pas l’ignorer.
C’est aux Maliens de décider, à la fin. Je crois que c’était plutôt l’intervention française qui a proposé aux Maliens de ne pas faire de négociations.
Mais pour que l’Etat devienne quelque chose qui est perçu comme positif, il faut vraiment un gros travail de réformes et aussi de volonté du nouveau gouvernement, de transition et après les élections, pour surmonter les inégalités socioéconomiques qui sont à la base beaucoup de conflits et de violences.
DW: Quel rôle pourrait ou devrait jouer l’Allemagne selon vous ?
L’Allemagne pourrait jouer un rôle plus important au sein de l’Union européenne pour promouvoir une gestion non-violente des conflits, en vue d’une réconciliation et pour la résilience des sociétés. L’Allemagne doit aussi s’émanciper de la France dans sa politique au Sahel pour surmonter les inégalités socio-économiques qui sont à la base de nombreux conflits et violences.”

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