Depuis que le Rassemblement national a annoncé sa volonté d’interdire certains «postes stratégiques» aux binationaux, les interrogations sur la législation relative à double nationalité en France sont nombreuses. Quelle est la situation dans le reste du monde ?
L’AUTRICHE
Un Autrichien qui acquiert volontairement une autre citoyenneté perd, en principe, automatiquement sa citoyenneté autrichienne. S’il souhaite la conserver, il doit candidater à la binationalité et cette candidature doit être approuvée au moyen d’une décision écrite.
Deux cas font cependant figure d’exceptions : si la double nationalité est dans l’intérêt de la République Autrichienne ou si elle est justifiée par des circonstances personnelles «particulièrement pertinentes».
L’ESTONIE
La double nationalité est interdite en Estonie. Les enfants ayant une deuxième nationalité à la naissance doivent y renoncer avant leurs 21 ans.
Les Estoniens naturalisés perdent leur citoyenneté estonienne s’ils deviennent citoyens d’un autre pays ou s’ils intègrent les forces armées ou civiles d’une nation étrangère.
LES PAYS-BAS
La loi néerlandaise sur la nationalité, datant des années 1980, limite les cas de double nationalité. «Lutter contre la double nationalité reste un objectif de mon gouvernement», avait affirmé le Premier ministre Rutte en 2017.
La même année, 1,3 million de Néerlandais étaient pourtant dans ce cas. Ce sont les citoyens nés dans un autre pays puis naturalisés qui sont autorisés à conserver leur nationalité d’origine, bien qu’ils soient encouragés à y renoncer.
LA SLOVAQUIE
Les citoyens slovaques perdent automatiquement leur nationalité lorsqu’ils manifestent leur volonté d’acquérir une citoyenneté étrangère. Les seuls cas pour lesquels la binationalité est tolérée en Slovaquie sont : si une personne slovaque se marie à une personne étrangère, si un enfant acquiert une citoyenneté étrangère à la naissance, ou si un Slovaque a acquis une nationalité étrangère avant le 17 juillet 2010.
LA CHINE
Comme le dispose l’article 3 de la loi chinoise sur la nationalité, la République Populaire de Chine ne reconnaît pas la double nationalité. Tout ressortissant chinois qui acquiert une nationalité étrangère est susceptible de perdre sa nationalité chinoise. Les enfants nés d’un couple franco-chinois vivant à l’étranger et qui ont acquis une nationalité étrangère à la naissance n’ont pas la nationalité chinoise.
LE JAPON
La loi japonaise ne reconnaît pas la plurinationalité. Tout individu possédant plusieurs nationalités, dont une japonaise, doit choisir de conserver ou de renoncer à sa nationalité japonaise à sa majorité, abaissée à 18 ans en 2022. Il dispose d’un délai de deux ans pour le faire. Passé ce délai, le ministère de la Justice japonais peut le déchoir de sa nationalité japonaise.
Par CNEWS