L’Hôtel Salam a servi de cadre à cérémonie d’ouverture de la consultation internationale sur la sauvegarde, l’accessibilité et la promotion des manuscrits anciens au Mali, le jeudi dernier. La cérémonie était placée sous la présidence de Pr Mahamadou Famanta, nouveau Ministre de l’Education Nationale, de la Recherche Scientifique et de l’Enseignement Supérieur.
La rencontre a été organisée par le Bureau de l’UNESCO à Bamako, le Ministère malien de l’Education Nationale, de la Recherche Scientifique et de l’Enseignement Supérieur, et l’Institut des Hautes Études et de la Recherche Ahmed Baba de Tombouctou. Elle a enregistré la présence des hautes personnalités, des partenaires, des familles détentrices et gestionnaires des manuscrits, des experts nationaux, régionaux et internationaux.
Cette consultation internationale sur la sauvegarde, l’accessibilité et la promotion des manuscrits anciens au Sahel se propose de définir un plan d’action spécifique, sur la préservation durable et l’exploitation efficiente des manuscrits anciens du Sahel en général et du Mali en particulier.
En guise de rappel, l’occupation des Régions du nord par les Groupes armés a non seulement causé d’énormes dégâts au patrimoine culturel du pays mais aussi aux manuscrits anciens.
En 2012, plus de 4 000 manuscrits précieux ont été brulés ou volés au sein de l’Institut des Hautes Etudes et des Recherches Islamique Ahmed Baba. Mais grâce à l’appui technique et financier de nombreux partenaires et des efforts des communautés locales organisées autour de l’ONG Savama-DCI (Sauvegarde et valorisation des manuscrits pour la défense de la culture islamique), il a été possible d’exfiltrer de Tombouctou près de 95% des manuscrits de la Région dont 22 450 de l’Institut Ahmed Baba.
Dans son allocution, le Président de la rencontre a montré que les manuscrits sont restés méconnus du Grand Public qui est resté longtemps ignorant sur les manuscrits. D’où, force est de constater que malgré tout ce qu’ils représentent pour nous et malgré leur potentiel scientifique, les manuscrits restent insuffisamment exploités à cause de plusieurs facteurs comme celui notamment de l’accessibilité.
Par ailleurs, il a été souligné également que « Cet éparpillement pose de sérieux problèmes aux chercheurs comme aux instances de gestion, d’où l’importance de trouver des voies et moyens pour leur numérisation et leur mise en ligne selon des normes partagées par tous ».
Michel Kenmoe, Conseiller à la Communication du Bureau Unesco-Dakar a donné son point de vue sur les manuscrits. «Nous pensons que le contenu de ces manuscrits devrait être exploité et rendu accessible au plus grand nombre, donc il y a une valeur scientifique derrière ces manuscrits. Il y a aussi une valeur éducative sur ces manuscrits. Déjà, nous pensons que tous les savoirs contenus dans les manuscrits anciens peuvent permettre à améliorer notre éducation sur le passé et sur le mode de pensée qui existait déjà en Afrique », a-t-il signé. Selon lui, l’accès aux manuscrits, c’est l’accès à des savoirs et ces savoirs peuvent aussi favoriser l’éducation aujourd’hui.
Ibrahim Binaté
Source : Le Véridique