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Cérémonie de port d’attributs de grade de Général: c’est aujourd’hui

Suite à la décision du conseil des ministre de mettre en application la recommandation du Dialogue inter-Maliens d’attribuer le grade de général(Général de Division au minimum), aux six colonels à savoir : Assimi GOITA président de la transition ; Malick DIAW président du Conseil national de la transition (CNT) ; Abdoulaye MAIGA ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation ; Sadio CAMARA ministre de la défense et des anciens combattants ; Ismaël WAGUE ministre de la réconciliation, de la paix et de la cohésion nationale et Modibo KONE Directeur général de l’Agence nationale de la sécurité d’Etat, le Chef d’Etat-major Général des Armées convie la hiérarchie militaire (Chefs d’Etat-major et Directeurs de Service des Forces Armées Maliennes, des Forces de Sécurité et Paramilitaires) le lundi 21 octobre 2024 à partir de 14 heures à Koulouba à la Cérémonie de port d’attributs de grade de Général.

 

Il vous souviendra que le gouvernement de la République lors de sa session ordinaire du mercredi 16 octobre 2024 avait décidé d’élever au grade de général à titre exceptionnel les autorités militaires de la Transition susmentionnées, en reconnaissance de leurs efforts inlassables pour la sécurisation de notre patrie.

Le Président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, Chef de l’État et chef suprême de l’armée malienne a été promu, Général d’Armée, Cinq (5) étoiles ; le Colonel-Major Ismaël Wagué (Ministre la Réconciliation, de la paix et de la cohésion nationale), le Colonel Malick Diaw (président du Conseil national de transition, CNT), le colonel Sadio Camara (ministre de la défense et des anciens combattants) et le colonel Modibo Koné (Directeur général de L’Agence national de la sécurité d’État) ont été promus au grade de Général de corps d’armée avec quatre (4) étoiles ; enfin à titre exceptionnel le Colonel Abdoulaye Maïga (ministre d’État, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Porte-parole du gouvernement) a été promu Général de Division.
Ces promotions témoignent de la volonté des autorités maliennes de renforcer les capacités de l’armée nationale, confrontée à de nombreux défis sécuritaires. Elles symbolisent la cohésion au sein de l’élite dirigeante de l’armée au pouvoir et en général au sein de l’armée nationale qui est une famille unie dans l’épreuve face aux groupes terroristes et aux autres défis de la nation.
Elles traduisent aussi la volonté des forces armées et de sécurité de rétablir le respect rigoureux de la hiérarchie en leur sein malgré l’adage qui veut que la fonction prime sur le grade.
En effet, désormais le général d’armée Assimi Goïta, chef de l’Etat, est l’Officier général le plus gradé de notre pays. Ceci rétablit le respect de la hiérarchie militaire et fait correspondre le grade et la fonction. Jusqu’ici, les généraux étaient sous ses ordres en tant que colonel mais chef suprêmes des armées. Le Hiatus est désormais corrigé, le Chef est désormais bien le Chef, avec ses cinq (5) étoiles suivent le ministre de la défense, avec ses quatre (4) étoiles et le chef d’état-major général des armées avec ses trois (3) étoiles.

Ces gens jeunes officiers (Assimi Goita, Sadio Camara, Malick Diaw, Modibo Koné, Ismael Wagué) ont fait, pour la plupart, plus de la moitié de leur vie sur les théâtres d’opération notamment au nord de notre pays, de Mopti à Tessalit.
Entre 2004 à 2020, ils sont témoins de l’attaque du 23 mai 2006 par les 75 déserteurs de l’armée malienne qui ont formé avec les traitres de l’Alliance démocratique du 23 mai pour le changement (ADC) et signé l’Accord avec le régime des généraux l’Accord d’Alger du 4 juillet 2006 dit Accords d’Alger pour la restauration de la paix, de la sécurité et du développement dans la région de Kidal, ils ont vu 5 novembre 2009 l’État s’aplatir à travers, l’Assemblée nationale en adoptant la loi relative à la création d’un fonds d’investissement, de développement et de réinsertion socio-économique des régions du Nord-Mali pour un montant de plus de 700 milliards de francs CFA.
Ces jeunes officiers ont assisté, impuissants à l’hospitalité qui a prévalu à l’installation du Groupe Salafiste algérien devenu plus tard Al Qaïda Au Maghreb islamique (on ne les a pas délivrés de visa d’entrée au Mali, ils ne nous attaquent, on les attaque pas), ils ont subi la révolte de Bahanga, sa guerre contre l’armée malienne, la naissance de l’Alliance touareg du Nord-Mali pour le changement (ATNMC), la prise d’otage les 26 et 27 août d’un quarantaine de nos soldats, l’attaque du poste d’Abeïbara et en décembre et de la garnison de Nampala.
Au front remplissant leur devoir, ils ont aussi vu venir les fuyards de la légion vert de Mouammar Kadafi avec à leur tête Bilal AG Achérif accueilli à bras ouvert par le régime naïf des généraux ; et la guerre éclatée le 6 janvier 2012.

Ils sont témoins de l’attaque de Ménaka le 17 janvier 2012 qui marque le début de la guerre imposée à notre nation à l’issue de laquelle le 11 mars, le camp d’Amachach est abandonné aux rebelles après près de deux mois de siège au terme duquel, sans assistance et sans appui, abandonnés à eux-mêmes, les 800 soldats de la garnison se replient sur Gao. Les hommes d’Ansar Dine s’emparent d’armes, munitions, blindés et capturent une soixantaine de militaires maliens parmi lesquels certains récipiendaires du jour.

Ils sont témoins le 22 mars, de la prise par l’ennemi du camp militaire d’Anéfis, abandonné par l’armée malienne qui s’est retirée à Gao … et du coup d’Etat du 22 mars. Puis de l’abandon de notre souveraineté : l’intervention des forces étrangères (française puis onusienne) qui ne s’imposait pas, qui finalement s’avèrera comme le remède qui empoisonne.

Ils sont de ceux qui ont vécu et peuvent raconter fidèlement la visite du Premier ministre Moussa Mara, le 17 mai 2014, à Kidal malgré toutes les réserves sécuritaires, la prise du gouvernorat par les rebelles et leurs alliés qui ont été assassinés systématiquement, les administrateurs civils et tous ceux qui étaient en tenus, plus de 50 morts.

C’est la tête baissé et toute honte bue, que cette nation si fière, si digne et si brave, est obligé le 22 mai 2014, suite à la médiation de Mohamed Ould Abdel Aziz, président de la Mauritanie et de l’Union africaine de signer un accord de cessez-le-feu qui maintient les forces sur les positions respectives du 19 mai 2014.
Malgré l’accord préliminaire de Ouagadougou, malgré l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus de Ouagadougou, malgré toutes les concessions faites aux séparatistes et à leurs alliés terroristes avant et après qu’eux même ne le deviennent, Kidal restera hors du giron national… jusqu’au 14 novembre 2023 grâce à ces 5 colonels et à leurs compagnons d’armes. En effet, il n’est pas inutile de rappeler que dans sa toute première déclaration, le CNSP dit avoir agi au nom de toutes les forces armées et de sécurité de notre pays et l’action du 24 mai 2021 avait été conduite justement pour consolider l’unité et la cohésion au sein de nos forces armées et de sécurité.

Qu’on élève à la dignité de Général les Colonels qui sont en mission au nom de ces forces armées et de sécurité au service de la nation et qui ont restauré la dignité de la nation, essuyé les larmes des victimes et consolé tous les patriotes en mettant fin à la honteuse intervention des forces étrangères dans notre pays n’est que mérite et justice.

À la question est-ce que les promotions militaires récentes sont encadrées par la loi, la réponse objective est oui.
Au-delà de l’interprétation de l’article 90 de l’ordonnance N° 2023-015/PT-RM du 21 mars 2023 Portant Statut général des militaires, les juristes vous diront qu’il y a la loi et l’esprit de la loi, que celle-ci s’applique dans une circonstance normale et qu’elle intègre tout aussi dans son application des circonstances exceptionnelles comme celles que nous vivons sous cette transition. Mais à la lumière de l’article 90, ces promotions dont bénéficient les 5 colonels peuvent bien être justifiées légalement en cas de circonstances exceptionnelles.

En effet, la nomination au grade de général relève du pouvoir politique, notamment de la discrétion des seuls présidents de la République, en tant que chef suprême des armées et du gouvernement aux termes de l’article 88 de l’ordonnance. Le grade de général est donc politique et c’est une décision politique qui est prise. Le fondement juridique se trouve dans le pouvoir du Chef de l’Etat et du gouvernement : ‘‘les nominations et les promotions sont prononcées à titre définitif :
– par décret pris en Conseil des Ministres pour les Officiers généraux, les Commissaires généraux et les Officier généraux Sapeurs-pompiers ;
-par décret du Président de la République pour les autres Officiers, les autres’’.
Dans le même ordre d’idées, l’article 67 de la Constitution du 22 juillet 2023 dispose que c’est ‘‘le Président de la République (qui) nomme aux emplois civils et militaires supérieurs déterminés par la loi. (Par exemple le Grand Chancelier des Ordres nationaux, les Officiers généraux, les Ambassadeurs et Envoyés spéciaux, les Gouverneurs de Région, les Directeurs des Administrations centrales sont nommés par décret pris en Conseil des Ministres. Les nominations doivent reposer principalement sur des critères de compétence, d’expérience et de probité’’.

L’armée de la République est au service de la Nation. Sa mission est de préparer et d’assurer par la force des armes, la défense de la patrie et des intérêts supérieurs de la Nation.
L’état militaire exige en toute circonstance esprit de sacrifice, pouvant aller jusqu’au sacrifice suprême, discipline, disponibilité, loyalisme et neutralité. Les devoirs qu’il comporte et les sujétions qu’il implique méritent le respect des citoyens et la considération de la Nation.
Notre pays n’est pas à sa première promotion à titre exceptionnel au sein des forces armées et de sécurité : en 1960, c’est à titre exceptionnel que le colonel Abdoulaye Soumaré est devenu Général, suite au coup d’Etat 19 novembre 1968, c’est à titre exceptionnel que le lieutenant Mara est devenu colonel ; le Lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré, par le président démocratiquement élu, Général d’armée le 20 janvier 1995 ; le capitaine Amadou Haya Sanogo est devenu Général de corp d’armée, le 14 août 2013…
S’agit-il alors de questions légitimes ou subjectives qui ne font que maintenir notre pays dans la déchirure, la division et l’antagonisme en permanence. Après plus de 60 ans d’indépendance n’est-il pas temps de sortir de ces querelles de personnes et d’implémenter une véritable culture d’objectivité, de tolérance et d’empathie ?

LA RÉDACTION

Source : Info Matin
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