Onze communes ont décidé de créer un espace commun de développement adossé à un programme annuel d’investissements
Les 11 collectivités territoriales du cercle de Ténenkou se donnent la main pour cheminer ensemble sur la voie du développement socioéconomique. Elles ont signé, à cet effet, la création d’un espace d’intercollectivité dénommé « Deental Massina », en référence à l’arbre à palabres où tous les problèmes sont discutés.
Les programmes annuels de développement dans cet espace d’intercollectivité ont été validés. Quelques 621,5 millions Fcfa seront ainsi investis dans ces programmes en 2016.
Au Mali, la décentralisation qui laisse le choix aux collectivités territoriales de s’administrer librement sous le contrôle des représentants de l’Etat, est conçue comme le socle de promotion du développement local harmonieux. Mais si le processus de décentralisation a enregistré incontestablement des progrès, de nombreux défis restent à relever.
En effet, cette réforme administrative se heurte à une insuffisance de ressources financières et humaines pour réaliser toutes les ambitions inscrites dans les programmes de développement économique, social et culturel des collectivités territoriales. En outre, le niveau économique et le nombre de consommateurs d’une seule commune ne permettent pas de viabiliser et de rentabiliser suffisamment certains investissements pertinents. L’évolution du contexte sociopolitique et sécuritaire depuis 2012 a également aggravé une situation déjà précaire.
Comme dans d’autres parties du pays, la période de crise a été durement ressentie dans le cercle de Ténenkou. Pourtant, comme dans le reste du delta intérieur du Niger, les ressources naturelles ne manquent pas et les potentialités économiques sont énormes. Mais les activités de développement ont été paralysées par des conflits dans une zone aujourd’hui en proie à un phénomène nouveau : le terrorisme.
Avec la quiétude qui s’installe progressivement, les collectivités veulent conjuguer leurs efforts afin de s’envoler ensemble vers des lendemains meilleurs.
L’acte de création de l’intercollectivité qui vient d’être signé prévoit l’installation d’un bureau exécutif et la validation d’un plan d’action pour la mise en pratique de cette intercollectivité dans le cadre global du Programme de soutien aux économies locales dans le Delta (PSEL-Delta) initié par le gouvernement.
Les représentants titulaires des collectivités et du Conseil du cercle de Ténenkou se sont réunis en assemblée générale dans le cadre d’un atelier du PSEL-Delta pour installer l’organe exécutif de l’intercollectivité. Cette rencontre, qui a eu lieu à la mi févier dans la salle de conférence du centre d’animation pédagogique, était présidée par le préfet du cercle de Ténenkou, Makan Doumbia.
Organisée par l’ONG Helvetas, avec l’appui financier de la Coopération suisse à travers le Programme de soutien aux économies locales dans le Delta intérieur du Niger, la session a été animée par une équipe de six experts : cinq conseillers et un assistant du PSEL-Delta.
A l’issue de cette assemblée de 48 heures, après l’adoption des statuts et règlement intérieur de l’intercollectivité, un bureau exécutif de consensus appelé « Deental Massina » a été installé. Ce bureau composé de quatre membres est présidé par Boubacar Oumar Thiocari, également président du Conseil de cercle. Le siège du bureau est fixé à Ténenkou.
Après l’élection du bureau, le 14 février, le président du conseil de cercle et les 10 maires des communes du cercle, membres de l’intercollectivité, ont signé l’arrêté conjoint n° 01/ICT du 10 février 2016, portant création de l’intercollectivité appelé « Deental Massina » que l’on peut traduire par « l’unité du Massina ».
Dans la même foulée, le Comité local d’orientation, de coordination et de suivi des activités de développement (CLOCSAD) a validé le 20 février tous les programmes annuels des collectivités territoriales et des services techniques.
Cette programmation 2016, s’articule autour trois axes prioritaires : la sécurité alimentaire, le développement économique et le renforcement des capacités de gouvernance et de gestion des conflits. Le montant total des investissements prévus se chiffre à 621,5 millions Fcfa dont 17,5 millions seront mobilisés pour l’appui aux services techniques déconcentrés de l’Etat. Les cinq premières collectivités bénéficiaires sont Toguéré Coumbé, Diondiori, Togoro Kotia, Kareri et le Conseil de cercle.
M. DEMBELE
AMAP-Ténenkou
Source : Essor