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Centres d’Animations Pédagogiques : Silence, on rackette les candidats libres !

La lutte contre la corruption prônée par nos autorités demeure un leurre par la pratique qui gagne de l’ampleur. S’il existe une corruption active, il existe aussi une corruption passive, le fameux «thé-songon». Cette corruption est en train de s’institutionnaliser. En effet, dans certains services publics, les usagers qui, volontairement, payait des services sensés être gratuits, sont aujourd’hui contraint de le faire. Il suffit de faire un tour dans certains Centres d’animations pédagogiques (CAP) pour se rendre compte des droits et taxes que les directeurs de ces CAP inventent pour se remplir les poches.

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Au Mali, tout Malien sans limite d’âge et non élève régulier peut se présenter à tous les examens comme candidat libre. Pour ceux qui veulent être des candidats libres au DEF ou au BAC sont priés de déposer une demande au niveau des CAP ou académies qui sont chargés de l’organisation respective de ces examens. En effet, pour être candidat libre, vous n’avez à payer aucune taxe, car l’organisation matérielle de ces différents examens est prise en charge par le budget national. La demande de candidature libre se faisant croissante, certains directeurs de CAP profitent de l’occasion pour se remplir les poches. Tous les candidats libres dans plusieurs CAP à travers le Mali sont obligés, en plus du dossier de candidature, de mettre la main  à la poche.

Au CAP de Bamako-Coura par exemple, les candidats libres au Diplôme d’études fondamentales (CAP) paient la somme de 3000 Fcfa. À Kalaban Coura, les candidats libres sont contraints de payer 5000 Fcfa. Loin de Bamako, par exemple à Ségou, les candidats libres au DEF déboursent 2500 FCFA.

À côté de ces CAP, d’autres ne soumettent pas les candidats libres à cet exercice. Un directeur de CAP qui, après sa prise de fonction, a mis fin à cette pratique qui existait avant lui, nous a parlé sous le couvert de l’anonymat. Selon notre interlocuteur, aucune loi ne demande de soumettre les candidats libres au payement d’un montant pour se présenter. La preuve est que chaque directeur de CAP fixe le montant en fonction de ses humeurs ; d’où la variation des montants en fonction des CAP.

Un agent d’un CAP que nous avons interrogé, nous apprend que le montant recueilli est partagé entre les travailleurs du CAP. Pour se rendre compte que cette pratique n’est autre qu’un racket, rendez vous à l’Académie de Bamako rive droite. Là-bas, le directeur d’Académie, pour que les candidats libres au BAC ne se fassent pas soutirer des sous, a  pris le soin d’afficher un message qui leur demande de ne payer aucun franc. Comme pour dire que les inscriptions sont gratuites. Loin de nous, la volonté de verser, comme on le dit dans le jargon, «la sauce» de qui que ce soit. Mais, nous disons que si l’organisation des examens engendre des dépenses supplémentaires non prises en compte par le budget national, les directeurs des CAP n’ont qu’à saisir officiellement le département de la question. Et au ministre de décider de soumettre les candidats libres au payement d’un montant qui serait le même sur l’ensemble du territoire national.  Cela empêcherait les directeurs de fixer des montants en fonction de leur état d’âme. Nous osons espérer que le ministre prendra des mesures pour mettre fin à ce que nous pouvons qualifier de racket à la manière des policiers. République bananière, quand tu nous tiens !

 

Pachi TRAORE   

Source: L’Oeil du Mali

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