Le temple événementiel a reçu un coup de jeune avec des équipements de pointe. Désormais, il peut conter fleurette même à l’échelle africaine voire internationale.
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a procédé, samedi dernier, à la coupure du ruban symbolique, consacrant ainsi la réouverture du Centre international de conférences de Bamako (CICB), après 23 mois de fermeture pour travaux de rénovation.
La cérémonie en grande pompe a enregistré aussi la présence du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, des membres du gouvernement dont le ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, du président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé, des présidents des autres institutions de la République. Etaient aussi présents l’ambassadeur de la République populaire de Chine dans notre pays, M. Zhu Liying et nombre d’invités de marque.
L’événement était à la hauteur de l’importance de la coopération sino-malienne. Il est utile de rappeler que c’est la Chine qui a construit pour notre pays ce temple événementiel qui avait été inauguré en 1996. Ce pays ami a également procédé à la rénovation de cet édifice. L’un des temps forts de la cérémonie a été la remise de la clé symbolique des lieux au chef de l’Etat par le diplomate chinois.
Le CICB respire la modernité tout en s’adaptant au paysage architectural bamakois. En effet, le bâtiment central a été complètement réhabilité et décoré avec des matières en aluminium et des carreaux blancs. A l’intérieur du manoir, le revêtement a été entièrement repris.
Dans la salle Djéli Baba Sissoko, les moquettes et les sièges ont été renouvelés. La scène et les lumières sont, désormais, réalisées dans des matières plus étincelantes. Deux écrans géants incrustés dans le mur de part et d’autre de la scène améliorent le confort des spectateurs. Enfin, la climatisation, la sonorisation et même l’espace de traduction pour les interprètes ont subi un coup de jeune avec du matériel de pointe. Ils sont désormais plus adaptés à la fois aux conférences et aux spectacles. Bref, tout a été fait pour que le CICB soit aux normes internationales. Le président Keita s’est réjoui du contexte. Il a rappelé l’importance de la coopération sino-malienne. La profondeur de nos relations est mesurable à leur durée dans le temps. Depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, la Chine se tient à nos côtés grâce au travail des doyens comme Adama Traoré et feu Seydou Badian Kouyaté, a témoigné Ibrahim Boubacar Keita.
Le chef de l’Etat qui a effectué de nombreux voyages, s’est dit impressionné par le bon en avant du géant asiatique. Mais pour lui, ce ne doit guère étonner quand on voit que ce pays fait des projections sur 10 voire 20 ans à l’avance sur le développement de Beijing la capitale.
Le président Keïta s’est dit aussi heureux de la coïncidence de la cérémonie de réouverture du CICB avec la fête du Nouvel an chinois. L’année du dragon qui commence le 5 février sera une année de grâce et de bonheur. Cette année sera également célébrée par la route de la soie. Ce qui donnera l’occasion au grand cinéaste maroco-malien, Souhel Ben Barka, de tourner un film documentaire (un long-métrage) sur l’explorateur et grand voyageur, Ibn Batouta, a révélé le chef de l’Etat.
Le ministre de la Culture a magnifié les liens d’amitié entre nos deux pays. «Nous célébrons le symbole d’une amitié de plus d’un demi-siècle, tissée entre deux pays qui se connaissent, deux peuples qui se fréquentent et se respectent ». Et Ramatoulaye Diallo de poursuivre : « la Chine millénaire et le Mali multiséculaire cheminent depuis que notre pays s’est inscrit dans le rang des nations souveraines. Cette relation qui résiste à l’épreuve du temps est célébrée, aujourd’hui, parce qu’elle a transformé une œuvre classique de rénovation en une création nouvelle, avec cet art unique que seuls détiennent les peuples industrieux comme le peuple chinois : transformer le cuivre en or !»
Ce travail d’orfèvre a fait du CICB un carat de première classe, véritable prolongement culturel de notre partenariat multiforme. Nous avons des valeurs en partage dans ce domaine grâce au socle historique qui irrigue nos deux civilisations. Ces valeurs nous permettent de nous ouvrir à la modernité sans tourner le dos à nos legs ancestraux. Nous allons vers l’autre tout en restant nous-mêmes, a commenté Mme le ministre.
Ce bijou inscrit dans notre paysage, comme étant le plus grand centre de conférences, sera désormais rendu à ses usagers habituels, c’est-à-dire les ménages voulant y immortaliser leur bonheur, les conférenciers désireux d’avoir un espace fonctionnel pour leurs réflexions, les organisations à la recherche de lieux d’accueil pour leurs ateliers et autres séminaires. Il sera naturellement disponible aussi pour les artistes à la recherche de salles de spectacles et les promoteurs d’activités culturelles, sans oublier les grandes conférences internationales. «Après les travaux de rénovation, le CICB, pimpant et tout neuf, est prêt à remplir toute sa vocation pour les rencontres de haut niveau d’ici et d’ailleurs», expliquera le ministre de la Culture.
A l’aube de l’année 2019, le Centre revient sur le marché des spectacles et des rencontres avec l’ambition et surtout la conviction de regagner la place qui lui revient : celle du leader !
S’adressant aux travailleurs du CICB, le ministre Ramatoulaye Diallo a rappelé que son seul nom ne suffira pas, il faudra l’adhésion de tous à notre nouvelle ligne de conduite, à commencer par les futurs nouveaux travailleurs du Centre qui auront le privilège de préserver ce site au nom de l’intérêt du Mali. Tous les observateurs s’accordent à dire que le professionnalisme doit être de rigueur dans la gestion de la structure. Aucune complaisance ne doit prévaloir parce que seule la réussite des missions importe. Les travaux ont concerné la surface bâtie totale du CICB qui est d’environ 11,800 m2. Basé sur le style architectural original, le projet a permis de réhabiliter globalement le bâtiment de conférences, celui administratif, la salle de transformation et de distribution électrique, les tuyaux extérieurs, la voirie et les esplanades, la climatisation, les systèmes de conférence et de sécurité, etc.
Pour l’ambassadeur de Chine au Mali, la renaissance du CICB est le signe que la coopération entre nos deux pays répond à la persévérance, au pragmatisme et à la continuité. C’est une coopération efficace qui a permis d’améliorer le cadre de vie et faciliter beaucoup de choses au Mali.
Youssouf DOUMBIA
L’Essor