Le vendredi 19 octobre 2018, les membres du Conseil de sécurité, après avoir entendu l’exposé du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, sur la situation au Mali, se sont « déclarés profondément préoccupés par la détérioration persistante des conditions de sécurité dans le centre du Mali. »
Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix s’est exprimé, le vendredi dernier lors d’une réunion du Conseil de sécurité, sur la situation au Mali. Selon Jean-Pierre Lacroix, la situation reste également marquée par une situation sécuritaire préoccupante dans le centre et le nord du Mali. Le Secrétaire général adjoint s’est dit préoccupé par la situation qui prévaut en particulier dans le centre du pays, une région qui, lors des deux tours de l’élection présidentielle, a concentré près de 80% des centres de vote affectés par l’insécurité.
« Ces trois derniers mois ont été les plus meurtriers depuis la mise en place de la MINUSMA en 2013. Au cours de cette période, 287 civils ont été tués dans des attaques ciblées, y compris à l’engin explosif improvisé ou à la mine. Des conflits intercommunautaires entre groupes armés d’autodéfense ou groupes extrémistes violents ont en outre éclaté », a indiqué Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.
Cette situation, a expliqué Jean-Pierre Lacroix, restreint l’accès des acteurs humanitaires aux personnes les plus vulnérables, et limite le champ d’action des interventions de développement. Elle risque également, de son avis, de perpétuer un sentiment de frustration au sein d’une population malienne qui peine à voir se matérialiser les retombées concrètes de la mise en œuvre de l’Accord de paix. Le responsable onusien insistera sur « la nécessité de rétablir l’autorité de l’État et d’en faire une priorité. »
Dans une déclaration à l’intention de la presse, après l’exposé de Jean Pierre Lacroix, les membres du Conseil de sécurité se sont félicités de la signature, le 15 octobre 2018, d’un Pacte pour la paix entre le Gouvernement malien et l’Organisation des Nations Unies, avec l’appui de l’équipe de médiation internationale, comme demandé dans la résolution 2423 (2018). Ils se sont aussi félicités de l’engagement renouvelé du Gouvernement malien, de la coalition des groupes armés la Plateforme et de la coalition des groupes armés la Coordination des Mouvements de l’Azawad à accélérer la mise en œuvre intégrale et sans exclusive de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (l « Accord »).
Les membres du Conseil de sécurité ont souligné l’urgence absolue pour le Gouvernement malien, la coalition des groupes armés la Plateforme et la coalition des groupes armés la Coordination des Mouvements de l’Azawad de prendre des mesures sans précédent pour s’acquitter pleinement et rapidement de leurs obligations restantes au titre de l’Accord. Les membres du Conseil de sécurité se sont aussi « déclarés profondément préoccupés par la détérioration persistante des conditions de sécurité dans le centre du Mali. »
« Ils ont fermement condamné la poursuite des attentats, y compris les attentats terroristes, perpétrés contre des civils, contre des représentants des institutions locales, régionales et étatiques, et contre les forces de sécurité nationales et internationales et celles des Nations Unies. Ils se sont déclarés gravement préoccupés par les multiples allégations de violations du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire par les Forces de défense et de sécurité maliennes. Ils ont demandé instamment aux autorités maliennes de faire en sorte que tous les auteurs de crimes ayant donné lieu à des violations des droits de l’homme ou du droit international humanitaire, notamment des violations perpétrées à l’encontre d’enfants ou ayant comporté des actes de violence sexuelle et sexiste, soient tenus responsables et traduits en justice sans retard indu », lit-on dans la déclaration.
Selon les membres du Conseil de sécurité, la stabilisation de la situation dans le centre du Mali ne pouvait se faire sans un plan pleinement intégré englobant la poursuite simultanée de progrès dans le domaine de la sécurité, de la gouvernance, du développement et de la réconciliation ainsi que de la protection et de la promotion des droits de l’homme. Les membres du Conseil de sécurité ont aussi indiqué qu’il n’y aurait pas de paix ni de sécurité durables dans la région du Sahel si l’Accord n’était pas appliqué de façon intégrale, effective et sans exclusive et si des efforts conjugués n’étaient pas déployés pour assurer la sécurité et le développement.
M.K.Diakité
Source: Le Républicain