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Centre du Mali : Antonio Gutterres tire la sonnette d’alarme sur un « fort risque d’atrocités »

A quelques jours du renouvellement du mandat de la force onusienne au Mali, Antonio Gutterres, le secrétaire général des Nations Unies, dans un rapport adressé au Conseil de sécurité le vendredi, tire la sonnette d’alarme sur un « fort risque » d’atrocités dans les régions du Centre du Mali.

Dans le rapport, Antonio Gutterres s’est dit «inquiet» par la montée des violences dans le centre du pays. «Si ces inquiétudes ne sont pas prises en compte, il y a un fort risque d’escalade qui pourrait aboutir à la commission d’atrocités», selon le chef de l’ONU. Gutterres a ainsi appelé le gouvernement malien à mener « plus d’actions contre les groupes extrémistes.» Le chef de l’ONU a recommandé un renforcement de la présence de la Minusma dans le Centre du Mali par 280 casques bleus. « 650 autres casques bleus au nord pourraient être transférés dans les régions du Centre du pays. Ils devraient quitter un camp de la Minusma au Nord qui va être désormais géré par les forces de sécurité et de défense maliennes », indique le rapport.

Les tueries des civils sont devenus monnaie courante dans le centre du Mali. Le dimanche 26 mai 2019, à Macina, des hommes armés non identifiés ont attaqué le village de Soumouni, à 40 km de Macina dans la région de Ségou. Bilan : Un mort et 5 autres blessées. Le lundi 27 mai 2019, trois individus à bord d’une moto tricycle en provenance de la foire de Diallassagou, dans le cercle de Bankass, ont été tués par des hommes armés.

La mort de plus de 160 civils, le 23 mars, dans l’attaque contre le village de Ogossagou avait suscité une vague d’indignations à travers le monde. Des manifestations ont ainsi eu lieu, le jeudi 28 mars 2019, à Nioro du Sahel, dans la région de Kayes, à Bruxelles et à Nouakchott pour dénoncer les tueries massives dans le centre du Mali. A Bamako, lors d’un grand meeting, le 5 avril 2019, des centaines de milliers de personnes ont exigé la fin des massacres des civils dans le centre.

La décision du gouvernement malien de dissoudre les milices armées, après le massacre de Ogossagou, reste sans effets. Des groupes armés continuent à défier l’Etat dans le centre du pays. Le mouvement d’auto-défense Dan Nan Ambassagou, dans un communique en date du 26 mai dernier, a annoncé sa décision de sécuriser les populations par l’organisation de patrouilles pour mettre hors d’état de nuire les bandits qui tenteront de s’attaquer aux paisibles citoyens.

« Face à la recrudescence des violences dans ces zones surtout à l’approche de la période hivernale, les éléments du mouvement Dan Nan Ambassagou de ces zones se sont réunis le dimanche 26 mai 2019 au pays dogon. À l’issue de cette rencontre, les participants ont décidé de sécuriser les populations de ces zones en organisant des patrouilles pour mettre hors d’état nuire, les bandits qui tentent de s’attaquer à ces paisibles citoyens », s’est défendu ainsi le mouvement Dan Na Ambassagou.

C’est donc dans un contexte d’insécurité chronique que le mandat de la Minusma doit être renouvelé le 29 juin prochain pour un an. Aujourd’hui, la Minusma, la force onusienne la plus meurtrière au monde, près de 200 morts, a 13 167 militaires et 1744 policiers déployés au Mali.

Source: Le Républicain

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