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Centre de détention de Bollé : 70% des détenues en attente de jugement

Dans le cadre de ses visites périodiques des lieux de privation de liberté, le président du Mouvement pour la sauvegarde des droits de l’Homme (Msdh), Boubacar N’Djim à la tête d’une forte délégation s’est rendu au Centre spécialisé de détention, de rééducation et de réinsertion pour femmes et enfants de Bollé afin de s’enquérir davantage de l’évolution des conditions de détention et du respect des droits élémentaires.

A l’issue de la visite, le Chef de la délégation dira qu’en dépit des efforts accomplis, beaucoup restent à faire pour humaniser ce lieu de détention. Et de poursuivre que lors de son passage, il a constaté que la prison compte 144 pensionnaires dont 22 prévenues, 101 inculpées et 21 condamnées contre une capacité totale d’accueil de 232 détenues. « Avec ces chiffres nous constatons avec amertume qu’environ 70% des détenues sont désespérément en attente de leurs jugements », a-t-il déploré.

A le croire, au cours des échanges avec le personnel pénitentiaire du centre, plusieurs difficultés ont été recensées notamment le manque d’agent de santé, de matériels de soins, l’Insuffisance des médicaments de premiers soins ; le Manque de technologie de pointe, un système d’exploitation inadéquat avec le logiciel de gestion des détenus ; le manque de monitrice dans la crèche de la prison ; le manque de Coordination ou mauvaise foi des tribunaux pour diligenter les feuilles d’audience des personnes condamnées. « Nous avons également constaté que le groupe électrogène en panne depuis 2018 plonge le centre dans une obscurité sans précèdent lors des coupures d’électricité », a-t-il martelé.

A ses dires, au regard de tous ces constats, le MSDH exhorte le ministère de la Justice à multiplier les visites dans les maisons d’arrêt ; veiller à l’entretien régulier des cellules ainsi que le système d’évacuation des eaux usées ; allouer un fonds pour la prise en charge des détenues malades qui n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins en cas d’évacuation sanitaire ; veiller au respect des dispositions des principes des Nations-Unies pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d’emprisonnement ; déployer plus d’agents à la Maison Centrale d’Arrêt pour femmes et filles tout en améliorant davantage les conditions de travail de l’administration pénitentiaire et du personnel judiciaire ainsi qu’à une meilleure prise en charge des enfants des détenues.

Selon lui, respecter les droits de l’homme ne relève pas du choix politique, mais d’une obligation juridique et morale parce que ce sont des engagements à vocation universelle, des principes de droits garantis par des déclarations solennelles ou des traités juridiquement contraignant.

Mama PAGA

Source: Journal le Pays-Mali

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