Le Conseil national de transition (CNT) – le Parlement – se réunit, ce mardi 14 janvier, lors d’une session extraordinaire pour définir un calendrier afin d’élire le nouveau président de la transition. Le Conseil national de transition a été créé sur injonction des chefs d’Etat d’Afrique centrale, après leur sommet du 3 avril 2013.
Organiser en cinq ou six jours un scrutin capital, c’est le défi – un peu fou – que souhaite s’imposer le CNT. Pourtant, les candidats ne peuvent pas encore déposer leur candidature. Ils pourront peut être le faire jeudi si le conseil a réussi, d’ici là, à définir les règles du jeu.
« Si nous n’ouvrons pas les candidatures maintenant, c’est que nous sommes en train de faire le contour du règlement intérieur pour voir si toutes les garanties de transparence sont réunies. C’est pour cette raison que nous prenons du temps pour cette concertation », a précisé à RFI, Léa Koyassoum-Doumta, présidente par intérim du CNT.
Une fois les candidatures déposées, le CNT veut ensuite les faire valider par « les forces vives de la nation » vendredi, avant d’organiser le vote pour élire le président de la transition, soit samedi ou bien, au plus tard, dimanche.
« Le CNT va voter le nouveau président. Probablement vers la fin de la semaine. Le CNT est la représentation des populations des partis politiques, des confessions religieuses… tout le monde est dans le CNT. Ce sont les 134 conseillers qui vont voter le président », a spécifié Léa Koyassoum Doumta.
Un vote prévu dès ce week-end, mais pour le moment, le CNT n’a pas encore défini de mode de scrutin.
Discrétion du CNT sur les dérives du régime
Le Conseil national de transition a été créé au pas de charge sur injonction des chefs d’Etat d’Afrique centrale, après leur sommet d’avril 2013, dans les semaines qui ont suivi le coup d’Etat de la Seleka.
Il était prévu, au début, qu’il soit composé de 105 membres désignés par les différentes composantes de la société centrafricaine : les partis politiques, les religieux, les syndicats, les femmes, les jeunes, etc.
Mais les listes transmises par ces « entités » n’ont pas été respectées par le nouveau pouvoir et les chefs d’Etat ont dû réclamer, lors d’un nouveau sommet, le passage à 135 membres pour rééquilibrer la composition de la structure.
Depuis sa création, le CNT a réussi à avancer sur le chantier institutionnel : charte constitutionnelle de transition, Cour constitutionnelle, Haut conseil de la Communication, code électoral etc.
Dans un contexte de violence et d’impunité, l’Assemblée de transition est en revanche restée très longtemps discrète sur les dérives du régime. « Il a été difficile de se montrer courageux vu les menaces que les Seleka faisaient peser sur les membres du CNT », explique l’un des parlementaires. Selon lui, cette assemblée très diverse reste tout de même un lieu de débat sans domination d’un camp ou d’un autre.
rfi