La situation sécuritaire de Bambari, ville stratégique du centre de la Centrafrique théâtre de violents affrontements mi-janvier entre un groupe armé et l’ONU, est “sous contrôle”, a annoncé mercredi la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca).
“Aujourd’hui, nous contrôlons la situation à Bambari”, a annoncé le général Seigle, chef d’Etat-major de la Minusca, en conférence de presse.
“Les boutiques ont commencé à rouvrir”, a abondé Bara Dieng, chef de la Minusca à Bambari.
Le 10 janvier, des combattants du groupe armé Unité pour la paix en Centrafrique (UPC, un groupe armé issu de l’ex-rébellion musulmane Séléka) ont attaqué à Bambari des militaires de l’armée et des Casques bleus en amont d’une cérémonie officielle à laquelle devait assister le président Faustin-Archange Touadéra. Celle-ci a été annulée.
“Les groupes armés avaient dit qu’ils empêcheraient la (cérémonie), ils ont réussi”, a regretté Victor Bissekoin, préfet de la Ouaka dont Bambari est le chef-lieu est Bambari, lors de la conférence de presse.
Après cette attaque, une riposte onusienne a été lancée pour “chasser ou neutraliser tous les groupes armés à Bambari”, selon l’ONU.
De violents combats ont eu lieu en ville, où ont été déployées notamment des forces spéciales portugaises, le contingent d’élite de la mission. Deux Mirage 2000 français ont de même été mobilisés pour effectuer une “démonstration de force” – un passage à très basse altitude – au-dessus de Bambari.
Au moins six personnes ont été tuées et plus de trente autres blessées depuis le 10, selon l’ONU. Plusieurs cadres de l’UPC ont été blessés dans les combats.
“La collecte de taxes (par l’UPC), les salles de détention et les bases (de) ces groupes armés sont des symboles qui ont été détruits”, s’est félicité M. Dieng mercredi.
En 2017, la Minusca était déjà intervenue à Bambari pour en déloger l’UPC qui en avait fait sa base. Depuis, l’ONU avait fait de la ville une vitrine de son intervention en Centrafrique, arguant que la ville était “sans arme, ni groupe armé”.
L’UPC et des milices antibalaka (antimachette, groupe d’autodéfense prétendant défendre les chrétiens contre les groupes armés à dominante musulmane), étaient néanmoins toujours présentes en ville ou dans ses faubourgs.
En Centrafrique, l’Etat ne contrôle qu’une maigre partie du territoire national. Les groupes armés s’affrontent dans les provinces pour le contrôle des ressources – diamants, or, bétail.
Des pourparlers de paix doivent se tenir à partir de jeudi entre les autorités et les groupes armés à Khartoum, sous égide de l’Union africaine (UA).